Fixé à 2000 DA puis à 6000 DA, le passeport biométrique coûtera encore plus cher, à compter de janvier 2017. Les Algériens désireux sortir du pays, devront débourser au moins 24 000 DA pour obtenir un passeport biométrique de 28 pages, selon le nouveau projet de loi, approuvé le 4 octobre, par le Conseil des ministres. Une augmentation vertigineuse de la taxe sur l'établissement du passeport qui ne manquera pas de faire «bouillir» le front social. Dans ce projet de loi, il est noté l'introduction d'une «procédure accélérée» qui permet de délivrer le passeport biométrique dans un délai maximum de huit jours de la date de dépôt de la demande. Cette célérité ne sera pas gratuite pour le demandeur qui sera appelé à payer quatre fois plus le prix fixé en 2015. Le passeport comportant 48 pages destiné essentiellement aux hommes d'affaires et aux personnes qui multiplient les sorties à l'international durant l'année devront, eux, payer 45 000 DA leur document de voyage. Le voyageur algérien n'a pas fini de payer plus cher puisqu'en cas de perte du passeport, la délivrance d'un nouveau passeport donne lieu au paiement, en plus du droit de timbre (24 000 DA), d'une taxe de 10.000 DA sous forme de timbre fiscal. Cette sanction incitera, selon les rédacteurs du projet de loi de finances, les détenteurs de passeport à être «plus vigilant pour ne plus égarer leur passeport, considéré comme un bien étatique». L'autre objectif visé par cette augmentation est de «diminuer le nombre de perte de document de voyage». Dans le projet de loi de finances, dont nous détenons une copie, l'augmentation est également justifiée par «la capacité de cette frange de la société à payer cette taxe, car pressée de se déplacer à l'étranger». S'agissant du passeport d'urgence, c'est encore une autre montée en flèche du prix du timbre. Le demandeur devra débourser 50 000 DA pour un livret de 28 pages et 90 000 DA pour celui de 48 pages. Par ailleurs, le PLF propose le paiement de 1000 DA pour le renouvellement de la carte nationale biométrique, en cas de vol ou de détérioration. Ces recettes sont destinées à financer les communes et la Caisse de garantie et de solidarité des collectivités locales à hauteur de 40%, le Fonds national de l'environnement à hauteur de 35%, le Centre national de la sécurité routière à 15% et le Fonds national du patrimoine culturel à 10%. Toujours selon le même document, ce texte engage la mise en œuvre du premier segment de la «Trajectoire budgétaire 2017 à 2019», adoptée par le Conseil des ministres, et qui accompagne le «nouveau modèle de croissance». Ce projet de loi de finances traduit «la volonté des pouvoirs publics de soutenir, à la fois, la croissance de l'économie ainsi que l'effort de l'Etat pour le développement social et notamment le soutien aux couches défavorisées», affirme-t-on dans le document. Pour rappel, le PLF est établi sur la base d'un baril de pétrole à 50 dollars. Le projet de budget affiche un montant de 5635,5 milliards de dinars de recettes, soit une hausse de près de 13% par rapport à celles de l'exercice 2016.