L'Algérie a converti une partie de sa dette détenue par l'Espagne, soit 7 millions d'euros sur un total de 30 millions, en un investissement dans le domaine oléicole. Cette conversion s'est concrétisée suite à la signature hier à Alger d'une convention passée entre le PDG de la Société algérienne de développement et de mise en valeur agricole (Agral) Belkacemi Bencheikh et le représentant de la société espagnole d'engineering de projets (Lic), Francisco Javier Pozo Fernandez-Freire, en présence des ministres algériens des Finances, Hadji Babaammi, de son homologue de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdesselam Chelghoum, ainsi que de l'ambassadeur d'Espagne en Algérie, Alejandro Polanco. Cet investissement consiste, selon Benlkacemi, en l'intensification de la production oléicole à travers la mise en œuvre d'une exploitation d'une superficie de 150 hectares à M'cif, une commune relevant de la wilaya de M'sila, pour la culture intensive d'oliviers. Pour le ministre des Finances, cet investissement qui s'inscrit en droite ligne avec les objectifs sectoriels du nouveau modèle de croissance économique, permettra d'augmenter la production nationale en oléiculture, de généraliser et de vulgariser les nouvelles techniques de cette activité en Algérie. Outre le domaine agricole, Babaammi a révélé qu'une autre partie de la dette servira à accompagner le projet de développement et de modernisation du système bancaire algérien, sans pour autant annoncer le montant. De son côté, Chelghoum a mis l'accent sur l'importance du transfert de technologie pour le développement de la filière oléicole, soulignant que l'Espagne constitue, à travers son expérience, "un gros potentiel" pour accompagner le développement de ce créneau agricole. Pour sa part, le diplomate espagnol a affiché la disponibilité de son pays à apporter son assistance pour le développement de l'oléiculture en Algérie notamment dans les activités de transformation, de distribution et de commercialisation. Depuis l'entame de la chute des prix du pétrole en juin 2014 et le rétrécissement des rentes du pays en devises, le gouvernement cherche à relancer le secteur économique hors hydrocarbures pour juguler la crise et l'agriculture en est l'un des secteurs les plus indiqués pour y parvenir. Si l'Espagne est le premier producteur mondial d'huile d'olive, la situation de la filière oléicole et ses résultats restent à parfaire malgré l'enthousiasme du ministère qui estime qu'«en termes de production d'huile, la campagne oléicole 2015/2016 a été de loin l'une des meilleures depuis plusieurs années, en enregistrant une production record de plus de 900 000 hl d'huile», a indiqué un rapport du ministère de l'Agriculture. Le département de Chelghoum s'est fixé l'objectif d'une production de 8,1 millions de quintaux d'olives en 2019 contre une production qui tourne autour de 6,9 millions de quintaux actuellement. «Cet objectif pourrait être atteint surtout avec l'entrée en production de nouvelles plantations, notamment celles des régions steppiques et du Sud», notait le rapport. Quant à l'objectif d'exporter 5 millions de litres d'huile d'olive pour une valeur de 14 millions de dollars, le rapport soulignait qu'il n'était pas réalisable «au vu des quantités insignifiantes exportées actuellement et qui ne peut être réalisé, à moyen terme, qu'avec l'organisation des acteurs et la facilitation des procédures d'exportation».