L'intersyndicale autonome de la Fonction publique, regroupant 13 syndicats, ne fera pas machine arrière jusqu'à la satisfaction de ses revendications. Ainsi, l'éducation, la santé, la formation professionnelle, l'administration publique et quelques secteurs économiques seront perturbés, une nouvelle fois, aujourd'hui et demain par une grève nationale. L'intersyndicale de la Fonction publique a réitéré son attachement à sa plateforme de revendications contenue dans le préavis de grève, concernant les dossiers de la retraite, du code du travail et du pouvoir d'achat. Les 13 syndicats des différents secteurs de la Fonction publique dénoncent «les atteintes aux libertés syndicales à travers les menaces et les répressions pratiquées à l'encontre des délégués syndicaux et les travailleurs grévistes via des réquisitions illégales, en particulier à l'encontre des représentants du SNPSP traduits en justice et ceux de la Snateg licenciés illégalement». Devant cet état de fait, l'intersyndicale autonome de la Fonction publique a appelé «la base et les travailleurs des différents secteurs de la Fonction publique à se mobiliser et à unifier leurs rangs et poursuivre la lutte syndicale afin de protéger leurs acquis et faire valoir leurs doléances». Les 13 syndicats autonomes de la fonction publique ont également lancé un appel aux politiques et aux représentants du peuple, «pour assumer leurs responsabilités en rejetant les projets de lois en voie d'être présentés». Contacté à ce sujet, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Lyes Merabet, estime que le gouvernement a choisi la voix du fait accompli. «Jusqu'à présent, aucune institution officielle ne nous a invités pour un dialogue», a-t-il regretté. Merabet qualifie cette situation d'aberration, car les syndicats autonomes représentent des milliers de travailleurs et ils doivent être écoutés. «Nous n'avons pas d'autre choix que de procéder à une grève générale», a-t-il dit. Selon notre interlocuteur, quelques syndicats du secteur économique seront également de la partie demain et après-demain. Il a cité le syndicat autonome des travailleurs de l'électricité et du gaz (Snateg) qui a affiché sa volonté de rejoindre le groupe des syndicats grévistes. Sonelgaz rejoint le mouvement Une information qui a été confirmée par Abdallah Boukhalfa, président du Snateg. «Nous rejoindrons le mouvement de grève de l'intersyndicale demain et après-demain car le problème nous concerne aussi», nous a-t-il déclaré au téléphone. Pour sa part, le coordinateur national du Snapest, Meziane Meriane, trouve injuste le fait que les syndicats autonomes grévistes aient été écartés de la réunion qui a eu lieu la semaine dernière avec les députés de l'APN. «C'est du mépris à l'égard des syndicats. Ils ne veulent pas solutionner le problème, c'est pour cela qu'ils ont invité des syndicalistes non concernés par la grève» a-t-il estimé. Notre interlocuteur pense que la décision d'annuler le départ à la retraite anticipée a été prise dans la précipitation. «Il fallait débattre avant d'arriver directement à la suppression», a-t-il indiqué. Commentant la dernière déclaration du ministre du Travail sur ses craintes d'un déficit à la caisse des retraites, Meziane Meriane indique que la suppression de la retraite anticipée aggravera d'avantage la situation. Pour étayer ses propos, notre interlocuteur explique que l'annonce de cette décision au mois de juin dernier, avec un délai de 6 mois, a déclenché un dépôt massif de dossiers pour le départ à la retraite. «Cette situation va accentuer le déficit de la caisse des retraites qui va traiter subitement et non progressivement les demandes massives de départs à la retraite», a-t-il dit. En plus, tous ceux qui partent en retraite ne seront pas remplacés, selon Meziane Meriane, qui dénonce une compression d'effectifs. «Le travail de 4 ou 5 employés sera imposé à un seul. C'est inacceptable», a-t-il martelé.