Les syndicalistes estiment que le bilan de leurs mouvements est négatif par rapport aux objectifs assignés. Les syndicats autonomes reviennent à la charge. Ils organisent, ce mardi, un sit-in devant la chefferie du gouvernement. «Pour cette action de protestation, seuls les délégués et les cadres syndicaux dont le nombre dépassera les 200 seront concernés», a affirmé, hier, lors d'une conférence de presse, le porte-parole de la coordination des syndicats autonomes, M.Bellamouri du Snapap. Le sit-in est initié, selon M.Meziane Meriane, coordonnateur du Snapest, pour réitérer la désapprobation des différentes organisations syndicales représentées dans la coordination pour ce qui est de la grille des salaires. La coordination tiendra aussi son université d'été, éventuellement au début du mois d'août prochain, annonce le conférencier. Pour les syndicalistes, le rassemblement est une action ultime de fin d'année. Evaluant le bilan des différents mouvements, le Dr Lyès Merabet, secrétaire général du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) a estimé qu'il est «négatif» par rapport à la réalisation de la principale revendication, à savoir la reconnaissance des syndicats autonomes en tant que partenaires à part entière. «Toutes les doléances s'articulent autour de cet axe. Malheureusement, nous ne sommes pas encore reconnus en tant que syndicats ayant le droit de communiquer, de dialoguer et d'être associés au débat social», déplore le Dr Merabet et d'ajouter que «les pouvoirs publics considèrent toujours que nous n'avons pas le droit à la négociation». Pour le conférencier, toutes les autres doléances sont liées à l'acceptation de cette condition. Raison pour laquelle la coordination donne rendez-vous pour la rentrée sociale. «C'est pour dire notre détermination à revenir avec force à la rentrée», lance encore le secrétaire général du Snpsp. Pour sa part, M.Meziane Meriane, tout en estimant aussi que l'objectif primordial consistant à la reconnaissance des syndicats autonomes n'est pas atteint, relève, en revanche, un point positif de ce mouvement et considère que la coordination a pu mobiliser un nombre important de travailleurs de la Fonction publique. «Mais ce n'est que partie remise. Nous sommes décidés à nous battre à la rentrée sociale pour continuer notre combat et lutter pour les libertés syndicales», a-t-il soutenu. Pour rappel, les travailleurs de la Fonction publique ont débrayé les 13, 14 et 15 avril dernier. Le mouvement de protestation avait été mené, conjointement, par les deux «blocs» syndicaux, l'Intersyndicale et la Coordination de la Fonction publique. Une grève qualifiée d'historique par ses initiateurs car c'était la première fois qu'une grève était suivie conjointement par vingt syndicats. L'on rappelle aussi que la Coordination des 12 syndicats autonomes a décidé de geler ses actions de protestation pour ne pas pénaliser les élèves qui étaient en pleins examens. Aucun mouvement de contestation n'est ainsi décidé et ce, jusqu'au mois de septembre prochain. La coordination regroupe, entre autres, le Snpdsm, l'Unpef, le Snapest, le Snte, le Snpsp, le Snpssp, le Snapap et le Satef. «Les augmentations de salaires annoncées ne suffisent plus devant la catastrophique régression du pouvoir d'achat des Algériens», contestent les syndicalistes. La Coordination des syndicats autonomes soulève toujours les mêmes revendications. Il s'agit du respect des libertés syndicales et de la reconnaissance des syndicats autonomes en tant que partenaires à part entière, la révision de la grille des salaires en prenant en considération l'inflation et la dégradation de la situation socioprofessionnelle que subissent les travailleurs des différents secteurs de la Fonction publique, caractérisée, estiment les syndicalistes, par l'érosion du pouvoir d'achat ainsi que l'ouverture du débat sur le régime indemnitaire.