Les syndicats autonomes estiment que le mouvement de grève observé lundi et mardi dans la Fonction publique a été une réussite. Ils en tirent un bilan positif, au plan moral et au niveau technique. "Sincèrement, pour nous, c'est un bilan positif", affirme le Satef. "Moralement, les fonctionnaires des différents secteurs qui ont adhéré à l'intersyndicale ont répondu favorablement au mot d'ordre, et même les autres syndicats, notamment les travailleurs de l'Ugta, en ont fait autant, malgré la non-adhésion de leurs chapelles", a expliqué le SG du syndicat, Boualem Amoura. Le même syndicaliste juge, par ailleurs, l'action positive en raison "des éléments de réponse aux revendications de l'intersyndicale de la part du gouvernement", en voulant pour preuve l'annonce faite par la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, lors d'une conférence de presse, hier, à Blida, selon laquelle, "les travailleurs qui arrivent à 32 ans de service ne vont pas sortir en retraite, mais rester pour encadrer les nouvelles recrues". Or, dit-il, "c'est ce que nous voulions proposer au chef du gouvernement s'il ouvre les portes du dialogue pour garder en activité cet encadrement". Cependant, il précise que son organisation aurait souhaité "une période de transition, car psychologiquement, les gens s'attendent à un départ à la retraite après 32 ans de service. Mais là, c'est le FMI qui l'a imposé — il s'agit d'une compression d'effectifs indirecte". Boualem Amoura souligne également que "certaines revendications dépassent la ministre. Nous reconnaissons qu'elle a fait des efforts énormes pour désamorcer la crise. Mais malheureusement au niveau du gouvernement, je pense qu'il y a des gens qui poussent au pourrissement". Le même sentiment de satisfaction à l'égard du bilan de cette grève est partagé par le secrétaire général de l'Unpef, Sadek Dziri, et du Snapest, Meziane Mériane. Ce dernier a, en guise d'évaluation, relevé que "cette grève a mobilisé les travailleurs et a permis de dénoncer la précipitation de la décision qui va mettre à rude épreuve les finances de la Caisse des retraites". Il précisera que "lorsqu'on a annoncé au mois de juin la suppression du décret 97/13, en disant que son application se fera à partir de janvier 2017, dans le secteur de l'éducation, on est arrivé au dépôt de plus de 50 000 dossiers de départ à la retraite". Aussi, s'est-il interrogé, "puisque la Caisse des retraites est en difficulté, comment va-t-elle faire pour payer ces retraites d'un coup et qui ne sont pas échelonnées ?". Selon lui, "on va vivre une compression d'effectifs qui ne dit pas son nom. C'est-à-dire que l'ouvrier va faire le travail que faisaient 4 ou 5 travailleurs auparavant. Ce qui est insoutenable". Le président du SNPSP, Lyès Merabet, s'est dit "satisfait du taux de suivi enregistré" dans le secteur de la santé et ailleurs. Il a fait état d'une réunion d'évaluation de l'intersyndicale aujourd'hui, au niveau de son siège. "L'essentiel pour nous, c'est la réaction des autorités publiques qui n'était pas ce que nous espérions. La réunion, qui aurait dû être programmée avec nous au niveau de la commission de l'APN, a été annulée pour des raisons que nous ignorons", a-t-il affirmé en déplorant que "le dialogue avec la tutelle est rompu d'une façon délibérée de la part du ministère de la Santé, depuis la protestation de mai dernier". Amar R.