Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, a indiqué samedi à Alger que son département est en train de préparer la révision prochaine des codes communal et de wilaya, conformément à la dernière révision constitutionnelle. Une annonce à l'effet d'une petite révolution. Quand on sait le nombre de contraintes bureaucratiques portées dans l'actuel code communal et de wilaya, il est difficile, en effet, de parier sur une participation effective des régions dans la mise en œuvre du programme de développement national et dont la diversification économique est le cheval de bataille. Crise oblige donc, le gouvernement joue la carte de la souplesse et s'adresse particulièrement aux investisseurs privés en leur assurant la levée des entraves administratives. Un signal positif donc et cette révision s'apparente d'ores et déjà à un gage de bonne volonté. Elle vise, indique-t-il, à trouver des solutions qui soient en phase avec les défis et les mutations de l'heure. Pour lui, les communes et les wilayas peuvent jouer un rôle prépondérant dans le développement économique national hors hydrocarbure. «Les communes et les wilayas disposent de grands atouts pour stimuler et intensifier les investissements», a-t-il soutenu encore devant les commis de l'Etat. Soulignant la conjoncture difficile et incertaine au niveau régional et mondial, M. Bedoui a appelé en outre les walis à redoubler d'efforts en lançant des programmes incitatifs. «Cette réunion intervient dans une conjoncture difficile sur le plan économique et de plus en plus complexe sur le plan sécuritaire, tant dans les pays voisins qu'à travers le monde», a-t-il affirmé, estimant que pareille situation «requiert de la vigilance et exige des walis et walis délégués de déployer tous les efforts pour encourager les bonnes volontés dans le pays». Le ministre des finances, M. Babaammi a, quant à lui, dévoilé les principaux axes de la réforme de la fiscalité locale. Lors de son intervention, le premier argentier du pays a reconnu que la majorité des collectivités locales avait une «capacité de financement négative». Elles demeurent grandement dépendantes des dotations budgétaires de l'Etat pour pouvoir accompagner les actions de développement local. Selon lui, le faible revenu des collectivités locales est dû essentiellement au fait que les recettes non fiscales n'en représentent qu'une part négligeable (2%), tandis que le reste des revenus globaux des collectivités locales est composé de 87% de la fiscalité locale et de 11% des dotations budgétaires. La réforme dans le domaine des finances locales devrait, selon lui, s'articuler autour de l'élargissement de l'assiette fiscale par le développement d'activités économiques sur le territoire de la wilaya et la diversification des ressources financières, a prôné M. Babaammi.