Intervenant lors de la réunion gouvernement-walis, Baba Ammi a reconnu que la majorité des collectivités locales avaient une « capacité de financement négative » et sont, à cet effet, grandement dépendantes des dotations budgétaires de l'Etat pour pouvoir accompagner les actions de développement local. Selon lui, le faible revenu des collectivités locales est dû essentiellement au fait que les recettes non fiscales ne représentent qu'une part négligeable (2%), tandis que le reste des revenus globaux des collectivités locales est composé de 87% de la fiscalité locale et de 11% des dotations budgétaires. A cet effet, la réforme dans le domaine des finances locales pourrait s'articuler autour de l'élargissement de l'assiette fiscale par le développement d'activités économiques sur le territoire de la wilaya et la diversification des ressources financières, a prôné Baba Ammi. Il a également préconisé de procéder à une fusion de certains impôts locaux ayant la même finalité. Il s'agit, entre autres, de l'unification de six taxes écologiques générant un rendement bien en deçà de leurs coûts administratifs et la fusion de trois taxes liées aux biens immobiliers : la taxe foncière, la taxe d'assainissement et la taxe d'habitation. L'actualisation des bases d'imposition et la révision du taux d'imposition des divers impôts et taxes locaux, inchangés depuis plusieurs années, font aussi partie de cette réforme. C'est le cas pour le foncier dont la teneur fiscale ne représente que 10% de la valeur du marché, a noté le premier argentier du pays. Afin de normaliser la fiscalité foncière, la valeur fiscale servant de base à la taxe foncière doit être augmentée de façon progressive. Dans ce sens, le ministre a jugé urgent de relever le taux de couverture cadastrale des biens immobiliers bâtis et non bâtis dans les zones urbaines. La réforme de la fiscalité locale suggère, en outre, de fiscaliser, à moyen terme, l'activité agricole qui pourrait bénéficier, en partie, aux communes rurales sans activité industrielle sur leurs territoires. D'autre part, une réflexion est à mener pour un transfert de certains programmes d'équipement, accompagné d'un transfert de ressources budgétaires aux collectivités locales. Ce qui leur donnera plus de flexibilité dans le choix de leurs projets et, en même temps, plus de responsabilité, a fait savoir le ministre. Il dira que chaque wilaya se doit de mettre en avant les facilités qu'elle peut consentir aux investisseurs pour améliorer son attractivité, a insisté le ministre. Selon des données présentées par le ministre, les recettes fiscales et locales ont considérablement augmenté au cours des 16 dernières années, passant de 91 milliards de dinars en 2000 à 410 milliards de dinars en 2015, soit une augmentation cumulée de 348%. Cependant, leur part dans la fiscalité ordinaire a diminué avec une fiscalité locale passée de 30% durant les années 1990 à seulement 10,8% actuellement. Quant à la structure des composantes de la fiscalité locale, elle est marquée par une concentration au niveau de quatre impôts totalisant 98% des recettes de la fiscalité locale. Il s'agit, selon le ministre, de la taxe sur l'activité professionnelle avec 58%, la taxe sur la valeur ajoutée avec 35%, la vignette automobile avec 2,7% et l'impôt forfaitaire unique avec 2%.