Producteurs, distributeurs de médicament et pharmaciens. Trois opérateurs phares du secteur pharmaceutique ont décidé de s'unir pour booster la production nationale et garantir la disponibilité du médicament. Comment ? À travers la création d'une fédération algérienne du médicament, qui regroupera l'union des opérateurs de la pharmacie (Unop), l'association des distributeurs pharmaceutique algériens (Adpha), le syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo). Ces trois associations vont coordonner leurs activités pour assurer les produits pharmaceutiques aux populations les plus larges, à travers tout le territoire national. Devant la conjoncture actuelle, marquée par la chute des cours du pétrole, le gouvernement mise sur la production locale pour baisser la facture d'importation des médicaments, qui a atteint les deux milliards de dollars. Un défi, que la fédération algérienne de médication compte relever dans les prochaines années. «Nous avons créé cet espace, à l'effet de diagnostiquer, conjointement, toutes les lacunes du secteur, et établir une feuille de route pour développer l'industrie pharmaceutique algérienne, qui couvre seulement 50 % des besoins locaux», a indiqué, hier, Abdelouahed Kerrar, président de l'Unop, lors d'une conférence de presse tenue à l'hôtel Sofitel (Alger). Sur le plan juridique, les membres de cette nouvelle association comptent, également, agir, en vue de défendre les intérêts moraux et matériels du secteur. «Nous veillerons sur le respect des lois en vigueur, afin de contrôler, d'avantage, la qualités des produits importés ainsi que ceux qui sont produits localement», a ajouté Dr Kerrar. De son côté, Hassiba Boulmerka, présidente de l'Adpha, a mis en avant, les difficultés auxquelles son association est confrontée lors de l'acheminement des médicaments aux patients les plus éloignés, particulièrement, ceux qui vivent dans des zones enclavés. «Nous avons de véritables soucis de logistiques, dans la distribution de nos médicaments, pour les personnes qui habitent à des milliers de kilomètre. Sachant, par là-même, qu'il existe des villages qui ne possèdent même pas une simple route», a-t-elle avancé. Pour faire face aux embûches, qui empêchent le secteur de Santé publique d'avancer, «nous devons travailler en équipe, et assurer un service de qualités aux malades», a-t-elle encore dit. 450 millions de boites produites localement Pour Messaoud Belambri, président du Snapo (Syndicat National Algérien des Pharmaciens d'Officine), la production nationale a fait un saut qualitatif, ces dix dernières années. «Les producteurs algériens fabriquent 450 millions de boites de médicaments, sur les 730 millions de boîtes vendues, dans les officines», a-t-il précisé. Même au niveau de la disponibilité des produits, «une nette amélioration a été observée, ces derniers temps, car, selon lui, les pharmacies sont approvisionnées, trois fois par jour». Interpellé sur le phénomène de la vente informelle, des médicaments baptisés, communément : «produits cabas», ce responsable a minimisé l'impact de cette pratique frauduleuse sur le marché national. «Les cas enregistrés sont isolés. La majorité des pharmaciens respectent la réglementation en vigueur, et ne commercialisent que les produits autorisés par la tutelle», a-t-il répondu.