Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, alerte sur la gravité de la situation financière du pays et annonce des lendemains difficiles. «L'année 2017 sera une année difficile et nous devons multiplier les efforts pour être à la hauteur», a-t-il déclaré, hier, au Palais des nations, lors de la réunion gouvernement-walis. Le Premier ministre a fait cet aveu devant les gestionnaires des affaires du pays, tous secteurs confondus, histoire de les sensibiliser et de les responsabiliser, en les appelant à se mobiliser pour faire face à la situation. Dans la salle des conférences, étaient présents, en effet, les walis, les présidents des APW, des maires, des parlementaires, le directeur général de la DGSN, le commandant de la Gendarmerie nationale, le représentant du ministère de la Défense nationale, le président du Conseil économique et social (CNES), les présidents des organisations patronales et les membres du gouvernement. C'est devant tous ces cadres de l'Etat que Abdelmalek Sellal a annoncé une année difficile, dans un contexte marqué par la crise financière qui frappe le pays. Pour faire face à la situation et impulser le développement local, il a appelé à faciliter l'acte d'investir, à libérer les initiatives et à combattre la bureaucratie. Malgré cette prévision pessimiste, l'orateur a tenu à rassurer sur la résistance de l'économie nationale face au choc pétrolier. «L'Algérie continue de résister sur le plan économique et social malgré la contraction de ses revenus pétroliers depuis deux ans et demi et déploie des efforts pour préserver la stabilité de ses indicateurs macroéconomiques», a-t-il affirmé. Dans ce contexte, il a indiqué que l'Algérie a pu réaliser un taux de croissance de 3,9% en 2016, tablant sur le même taux en 2017. Selon lui, les crédits à l'économie demeurent en progression de l'ordre de 10%, alors que les chiffres de l'inflation et du chômage restent «relativement stables». L'orateur a insisté sur la nécessité de réaliser la croissance. «Au lieu de l'austérité, nous avons toujours fait le choix de la croissance que nous chercherons dorénavant dans l'entreprise nationale, espace privilégié de création de richesses, de plus-values et d'emplois pérennes, tout en consolidant la justice sociale», a-t-il avancé, en évoquant le nouveau modèle de croissance. Selon lui, ce nouveau modèle avait été décidé pour «préserver les équilibres financiers et diversifier davantage l'économie nationale dans un objectif de croissance». Et pour faire face à la crise, le Premier ministre trouve que le développement local reste le moyen le plus efficace. «Le développement local est l'affaire de tous», a-t-il lancé, en s'adressant notamment aux walis et aux élus. Il a appelé à redoubler d'efforts pour faciliter l'investissement, libérer les initiatives et lutter contre la bureaucratie, plaidant pour que les secteurs du tourisme, de l'agriculture et des PME soient au cœur des dynamiques du développement local. M. Sellal a demandé aux élus locaux de s'impliquer dans cette démarche. Comme il a appelé les walis à «travailler dans le cadre de la loi et à privilégier le dialogue en toutes circonstances». «Notre action rencontre des résistances» Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a évoqué, dans son allocution, les prochaines élections législatives et locales qui seront organisées en 2017. «L'année prochaine verra l'organisation de scrutins nationaux et locaux sous les nouvelles dispositions de transparence et de contrôle introduites par le texte constitutionnel. Ce sera une étape nouvelle dans l'ancrage de la pratique démocratique dans notre pays», a-t-il soutenu. Il a affirmé que le rôle du gouvernement «sera de réunir toutes les conditions matérielles pour garantir la réussite de ce double rendez-vous électoral national», alors que la Haute instance indépendante de surveillance des élections «veillera en toute neutralité à la bonne tenue et à la transparence des scrutins». Sellal a ajouté que l'action du gouvernement «peut déranger des habitudes, bousculer des vieux réflexes et contrarier des intérêts», en allusion à certains partis de l'opposition. «Notre action rencontre des résistances et des critiques. Ce qui est naturel», a-t-il poursuivi, soulignant que «notre principal allié dans ce combat demeure le peuple si nous lui disons la vérité, lui expliquons notre démarche et si nous arrivons à gagner son adhésion».