par les décisions du gouvernement pour relancer l'économie nationale et absorber le choc pétrolier, a averti hier le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Dans son discours prononcé à l'ouverture de la réunion gouvernement - walis, le Premier ministre a été ferme. Tout en développant les mesures en question qui concernent plusieurs secteurs, il a affirmé que «toutes ces décisions pour relancer notre économie et absorber le choc pétrolier toucheront des habitudes, de vieux réflexes et des intérêts». Prédisant que ces dernières «connaîtront des résistances plus ou moins fortes», le chef de l'Exécutif compte sur le concours de la population dont il faut «gagner la confiance», pour faire face aux défis futurs. «Notre principal allié dans ce combat futur sera la population si nous lui disons la vérité, lui expliquons notre démarche et si nous arrivons à gagner sa confiance», a expliqué le Premier ministre. L'opposition n'a pas été épargnée par Sellal, en rappelant que «les Algériens doivent savoir, par exemple, que ce sont les mêmes personnes qui, dix ans auparavant, hurlaient qu'il ne fallait pas rembourser la dette par anticipation, qui crient aujourd'hui à la catastrophe et sèment un discours de défaite et de capitulation». Pour le Premier ministre, qui est «de ceux qui croient en leur pays, en ses capacités énormes et en le génie de ses enfants», malgré le contexte économique défavorable, «nous pouvons bâtir une économie émergente et diversifiée». «Le scepticisme est le mal incurable des nations dont nous devons impérativement prémunir l'Algérie», a-t-il prévenu. Il a reconnu que «la conjoncture actuelle est certes difficile, mais elle offre une excellente opportunité d'introspection et de prise de décision audacieuse pour la relance de l'économie nationale». Dans cette optique, Abdelmalek Sellal a indiqué que le gouvernement présentera, en 2016, un budget qui table sur une croissance de 4,6% (en hausse d'un point par rapport à 2015) et dont les dépenses globales seront en baisse de près de 9%. Logement et recrutement, pas touche Sellal estime que la baisse des cours pétroliers aura pour conséquence la contraction des ressources du Fonds de régulation des recettes (FRR) et l'accroissement de la dette publique interne mais rassure néanmoins que ces mesures «n'entraveront pas la réalisation du programme de logements (approbation des marchés de 22 000 unités rien que mercredi passé) ou le recrutement dans les secteurs de la formation et de la santé qui enregistreront l'ouverture de près de 10 000 nouveaux postes budgétaires. «La situation est plus tendue pour les finances publiques que pour la balance des paiements. Cela plaide pour des actions en matière de rationalisation des dépenses publiques et le développement du marché des capitaux. Il vaut mieux compter nos sous mais sans faire caler le moteur économique qui soutient l'emploi et le pouvoir d'achat», a indiqué Sellal pour qui «la promotion de l'investissement national, qu'il soit public ou privé, est une priorité nationale». Mais pour promouvoir l'investissement «verrouillé», a-t-il reconnu, par «la complexité des procédures, les confusions de prérogatives et de missions et les réflexes de passivité», il faut «mettre fin aux comportements bureaucratiques qui paralysent les initiatives et portent préjudice à notre crédibilité et à notre économie». Pour réduire le flux des importations, a-t-il poursuivi, «une définition plus précise a été fixée pour les filières préférentielles à haute valeur ajoutée et capables de contribuer à la modernisation du pays et au transfert de technologie», en précisant qu'une action est également menée sur la structure et les modes d'attribution des contingents d'importation. Le Cnes, les patrons et les experts associés Le Premier ministre a annoncé la tenue d'une rencontre économique avec des académiciens et des universitaires qui sera organisée par le Conseil national économique et social (Cnes) le 15 septembre, et une autre avec le patronat et les partenaires sociaux dans le cadre de la tripartite à Biskra, prévue pour le mois d'octobre. Ces rencontres, affirme le Premier ministre, participeront à l'instauration de la culture de la transparence entre le gouvernement et les citoyens. «Face à ces questions légitimes, le gouvernement a constamment fait le choix de la vérité et de la transparence car nous sommes convaincus que c'est l'unique voie pour gagner la confiance et l'adhésion de tous à l'œuvre du renouveau national mais aussi pour mettre à nu les amalgames, les surenchères et les tentatives de manipulation», explique-t-il, avant de préciser que «l'avenir ne peut être subi si les volontés s'expriment, si les choses sont dites avec franchise». Foncier industriel :le patron, c'est le wali ! Sellal a mis l'accent, par ailleurs, sur l'urgence de lever les entraves bureaucratiques sur l'acte d'investir et la création d'entreprises. «Il faut mettre fin aux comportements bureaucratiques qui paralysent notre économie», a-t-il lancé. Sellal a, dans ce contexte, mis en exergue le rôle des autorités locales et à leur tête les walis dans cette démarche. «Votre mission ne s'arrête pas à la délivrance d'autorisation ou d'agrément, mais il s'agit de mettre en place des dispositifs d'accompagnement continus pour les investisseurs», lance-t-il à l'adresse des walis présents dans la salle. Il les responsabilise même en annonçant que désormais, c'est aux walis qu'échoit, à travers une procédure simplifiée, la prérogative d'octroi du foncier industriel relevant du domaine privé de l'Etat, d'actifs résiduels d'EPE ou des terrains des zones industrielles ou d'activité. Sellal annonce dans le même contexte la création, tout prochainement, de 50 zones industrielles à travers tout le territoire national. Le chef de l'Exécutif rappellera également qu'il y aura de nouvelles wilayas déléguées dans les Hauts Plateaux, l'année prochaine. Un intérêt particulier doit être accordé à la promotion des régions du Sud et même des Hauts Plateaux pour atténuer les disparités en termes de développement local et entreprendre des actions de mise à niveau au profit des populations de ces wilayas, a-t-il insisté. Selon le Premier ministre, les walis et les élus locaux doivent instaurer un système de gestion urbaine qui consacre le principe de l'unité de la ville afin de garantir une gestion cohérente et un développement harmonieux, tout en faisant bénéficier les citoyens d'une administration de proximité et des services de base dont ils ont besoin.