Anarchie totale dans le secteur des transports dans la wilaya de Boumerdès. Cette région du pays qui compte 32 communes n'est toujours pas dotée d'une gare routière digne de ce nom. Au chef-lieu de wilaya, les voyageurs côtoient une pseudo-gare routière qui n'est même pas dotée de vraies commodités. Pas de clôture, pas de bancs, pas d'abribus et même pas de guichets et autres services, notamment la restauration et les vespasiennes. Les flaques d'eau se forment à la moindre chute de pluie en raison de la multiplication de nids-de-poule et autres crevasses qui rendent la circulation des bus de voyageurs très difficile. Cette gare n'est qu'un terrain vague et rien à l'horizon. Ici, le voyageur ne trouvera pas un endroit pour s'abriter pendant que la pluie tombe ou fuir la chaleur du soleil en été. En sus de cela, le voyageur qui arrive pour la première fois dans cette wilaya, peut se perdre certainement en raison de l'absence d'indications. «Nous ne savons pas pourquoi notre wilaya, qui a un grand potentiel touristique, n'est toujours pas dotée d'une gare routière», s'interrogent ses habitants. L'ancienne gare routière se trouvant à quelques mètres de l'actuelle abrite un cirque après avoir était un marché hebdomadaire. En 2010, un projet de réalisation d'une gare multimodale près de Corso avait été retenu. Mais, à ce jour, rien n'est fait pour que ce fameux projet qui va redonner un nouveau souffle au tourisme soit réalisé sur le terrain. L'ex-wali Kamel Abbès avait déclaré, lors d'une session à l'APW en 2014, que l'assiette foncière réservée à la gare multimodale est très exiguë et le coût de sa réalisation était revu à la hausse. Elle devrait coûter une enveloppe financière avoisinant de 162 milliards de centimes. Entre temps, l'actuelle gare routière sise à Oued Tatareg a consommé beaucoup d'argent sans que rien ne soit fait pour qu'elle soit un endroit de stationnement digne de ce nom. L'anarchie dans les transports ne touche pas uniquement le chef-lieu, mais s'étend jusqu'aux grandes villes de la wilaya, à savoir Khemis El Khechna, Boudouaou et Bordj Ménaïel. Dans ces localités, aucune infrastructure digne de ce nom n'y existe. A Boudouaou et à Bordj Ménaiel, c'est le secteur privé qui gère les gares routières. Et c'est une catastrophe. Le terrain n'est pas bitumé, aucune clôture, pas de toilettes et d'abribus. À Bordj Ménaïel, des vendeurs disputent l'endroit aux transporteurs. Les bus de transport de voyageurs sont anciens. La quasi-totalité dépasse les dix ans d'existence, ce qui représente un sérieux danger pour les voyageurs. 2070 véhicules sur les 3370 recensés sont anciens et dépassent les dix années. À titre d'exemple, des bus datant même des années 70 continuent à transporter des voyageurs à Issers et Bordj Ménaïel. Ce qui est pire encore, dans certaines localités notamment à Si Mustapha et Tidjelabine, les voyageurs sont déposés sur les bordures des routes notamment sur la RN 12 faute de gare routière. À Laaziv (Naciria), les transporteurs déposent les voyageurs sur la RN 12. Pour prendre un bus que ce soit vers Alger, Boumerdès ou Tizi Ouzou, le voyageur doit escalader une passerelle métallique pour rejoindre «l'arrêt de bus» pour rallier sa destination. Certains autres, au péril de leur vie, ne l'escaladent pas et traversent carrément la route. Plusieurs accidents mortels ont eu lieu par le passé à ce même endroit. Mais rien n'a été fait pour trouver une solution et transférer cet «arrêt» dans un endroit sûr, assurant de même, la sécurité des voyageurs.