"Ces infrastructures sont une honte pour la direction des transports qui n'arrive plus à maîtriser la situation, même la gare de la SNTF, située en plein centre-ville, n'échappe pas à cette règle." C'est un tableau noir qui a été dressé par l'APW de Boumerdès sur le secteur de transport au niveau de la wilaya lors de sa dernière session consacrée à ce secteur et à celui de l'agriculture. Des gares routières "poubelles", bus encrassés et vieillis, organisation défaillante, absence de contrôle, c'est le résumé du rapport illustré de photos présenté par Mme Bourihane, présidente de la commission APW Aménagement du territoire et transport. La gare de Boudouaou et celle de Bordj Menaïel, gérées par des privés, sont citées comme un exemple de cette anarchie qui n'épargne presque aucune localité. Des gares envahies par des commerces, absence d'abribus et de sièges, absence de poubelles, pas d'aménagement, inexistence de plaques de signalisation, absence de contrôleurs, pas d'éclairage public, sécurité insuffisante entre autres. "Ces infrastructures sont une honte pour la direction des transports qui n'arrive plus à maîtriser la situation, même la gare publique de la SNTF, située en plein centre-ville n'échappe pas à cette règle", affirme un élu. à ce tableau désespérant s'ajoute l'état déplorable de la plupart des routes, notamment au niveau des régions rurales, mais aussi l'état des véhicules de transport, puisque sur les 3370 véhicules recensés, 2067, soit près de 70%, dépassent les 10 années d'âge, note le document de l'APW. Les tickets remis aux usagers ne sont pas réglementaires, pis encore, ils ne mentionnent pas l'adresse de l'entreprise de transport et ne sont validés par aucun cachet. En cas d'accident, le voyageur est livré à lui-même, affirme une élue qui a exhibé à l'assemblée plus de 10 tickets d'entreprises différentes ne comportant que des initiales, sans plus. "Où sont les contrôleurs, où est la direction des transports dont la mission est non seulement d'assurer un minimum de service public mais aussi de protéger les voyageurs en cas d'accident", martèle un autre intervenant. Les élus ont également évoqué le problème du transport scolaire qu'ils jugent très insuffisant, comme ils se sont interrogés sur le retard enregistré pour le lancement du projet de la gare multimodale de Boumerdès, et pointent du doigt la nouvelle assiette du projet, située à Corso, dans une zone jugée inondable. Certains intervenants ont demandé la levée de certaines barricades encore visibles dans certaines routes pour assurer une meilleure fluidité de la circulation, tout en exigeant un plan de transport pour chaque localité. Dans son intervention, le wali de Boumerdès a promis que cette situation va changer en 2014. "Nous allons mettre les moyens pour endiguer toutes les insuffisances constatées", a-t-il expliqué avant d'annoncer un plan de développement pour le secteur des transports, ciblant plusieurs localités. Sur le retard du projet de la gare multimodale qui sera implantée à Corso, le wali l'a justifié par l'exiguïté de l'ancienne assiette et le coût faramineux du projet qui doit passer de 75 milliards à 162 milliards de centimes. Concernant la gare de Bordj Menaïel, le dossier du permis de construire a été déposé par un investisseur pour sa rénovation, "mais le cahier des charges parle d'une gare et non d'un centre commercial", a-t-il rassuré. À Boumerdès, le projet de la gare urbaine à Oued Tatareg, près du marché, sera lancé cette année, et des mesures ont été aussi prises pour les gares de Khemis El-Khechna et de Boudouaou. Sur la situation des routes, il a affirmé que depuis seulement trois ans, plus de 350 km ont été bitumés. Il reste 400 km qui seront pris en charge en 2014 et 2015, a-t-il encore souligné. M. T. Nom Adresse email