La colère est la même, quel que soit le quartier. Chacune des familles a son histoire, son parcours, son refus, son exclusion et surtout sa misère. Depuis plusieurs jours, des quartiers populaires du centre-ville d'Oran vivent au rythme des actions de protestation de familles qui n'ont pas bénéficié de logements sociaux, au moment où la wilaya d'Oran a lancé les opérations de relogement de centaines de familles. A Sid El- Houari, Mediouni, Derb, Hamri, ou encore au quartier Cholet, rue de Tlemcen, des femmes surtout, accompagnées d'enfants, sortent quotidiennement et se rassemblent, bloquant soit le trafic du tramway, soit toute circulation sur les principaux boulevards menant au centre-ville. La colère est la même, quel que soit le quartier. Chacune des familles a son histoire, son parcours, son refus, son exclusion et surtout sa misère. Elles vivent majoritairement dans les vieux quartiers de la ville, dans des bâtisses délabrées, menaçant ruine depuis des années, voire depuis l'indépendance. La peur de finir un jour ensevelies sous les gravats d'un mur, d'un toit qui s'effondre sur elles durant la nuit, telle est l'amère perspective que rejettent ces familles défavorisées. Mais plus que tout, la crise du logement dans la ville d'Oran est celle de l'insuffisance de l'offre de logements sociaux, fruit du désengagement de l'Etat, durant les années 1990, en décidant de ne plus initier des programmes de réalisation de logements sociaux. Mais cette crise est aussi et surtout le résultat de la perpétuelle défiance des citoyens face aux pratiques des "élus locaux et de leurs clients". Les cas de listes de bénéficiaires de logements sociaux tripatouillées sont légion, mais officiellement les responsables locaux nient. Pourtant, la réalité est bien là, puisque le ministre de l'Habitat en personne a reconnu, lors de sa dernière visite effectuée à Oran, en déclarant devant les élus locaux que son ministère a revu quelque 70 textes de lois pour combattre la bureaucratie et autres dépassements. Et d'ajouter que cela a été fait en raison "des manipulations douteuses" qui ont eu lieu durant la phase de distribution de logements. Rappelons que 1100 familles sont en cours de relogement ces derniers jours avec un calendrier fixé à la fin du Ramadhan et à la rentrée sociale. Du coup, ce calendrier risque aussi d'être celui des contestations qui surviendront en parallèle, et cela sans aucun doute. D. L. Nom Adresse email