Un hommage posthume sera rendu à Médéa aujourd'hui à Mahboub Bati, l'enfant de cette ville qui fut parmi nos plus grands compositeurs et paroliers. Né le 17 novembre 1919 à Bati, dans un village situé dans la ville de Médéa, Mohamed Mahboub Safar Bati dit Mahboub Bati arrive assez jeune en 1939, à Alger pour être le chef d'orchestre de la première troupe de Jazz d'Algérie Redha Bey que dirigeait son cousin Mohamed Mahboub Stambouli. Très doué pour la musique, il joue dans plusieurs orchestres, maîtrisant plusieurs instruments de musique. Cependant, ce n'est qu'après l'indépendance de l'Algérie que Mahboub Bati crée un genre musical à part, au goût de cette génération pleine de ferveur et qui aspirait à goûter au bonheur de "l'aube de l'indépendance". Ainsi donc, il donne un nouveau souffle à la chanson Chaâbi par des paroles simples et expressives, en harmonie avec une musique mélodieuse. Néanmoins, cela n'a pas été sans une controverse et une certaine résistance de la part des conservateurs, qui lui reprochaient d'avoir apporté des modifications à la chanson Chaâbi. Mais l'avenir lui donnera raison, puisque les nombreuses chansons qu'il avait écrites et composées furent accueillies avec joie par le grand public algérien, situant son style entre la musique Chaâbi et la musique moderne. Il a lancé les plus grands chanteurs De son empreinte, Mahboub Bati crée un genre particulier, en apportant à cette musique une fraîcheur et un air juvénile, tout en lui préservant son ancrage populaire. Son goût était surtout porté sur le mode "sahli", à l'exemple d'El-barah kane fi oûmri âchrine (Hier, j'avais 20 ans), chantée par El-Hachemi Guerrouabi et reprise par de nombreux chanteurs. Mahboub Bati avait ce don de lancer des chanteurs et cette modestie qui est le panache des grands. De nombreux chanteurs lui doivent leur célébrité, à l'exemple d'Amar Ezzahi, dont les premières chansons enregistrées en 1968, Ya djahel leshab. Il était également le parolier et le compositeur de Boudjemaâ El-Ankis, Chaou Abdelkader, Seloua, ainsi que d'Amar El-Achab, connu surtout pour sa chanson à succès Nestahal el-kya, ou d'Abderrahmane Koubi, de Nadia Benyoucef, de Mohamed Lamari et de beaucoup d'autres chanteurs que le défunt a rendu célèbres. Le public n'oubliera sans doute pas les chansons Echams el-barda et Sbayat zoudj, de véritables chefs d'œuvres. Mahboub Bati mérite qu'en lui rende un hommage à sa mesure. Il nous a quittés, le 21 février 2000, à l'âge de 81 ans.