La salle Ibn Khaldoun à Alger a vécu vendredi en soirée un spectacle exceptionnel où la musique andalouse est allée en voyage en s'accompagnant de l'oriental et de l'universel. La chanteuse Aït Lamara a été accompagnée par l'Ensemble Khalil Baba Ahmed. Le spectacle intitulé ‘'Evasion andalouse'' matérialise harmonieusement la rencontre entre plusieurs univers musicaux, présentant ainsi un répertoire classique algérien revisité. Mené par le chef d'orchestre Khalil Baba Ahmed, l'ensemble musical propose une fusion atypique entre un quatuor à cordes (violon, violoncelle et contrebasse) et une cellule traditionnelle andalouse (luth, percussions, qanoun, flûte et piano). Sur cette composition musicale, la voix de Lamia Aït Amara se pose avec aisance sur plusieurs genres différents pour véhiculer l'émotion produite par ce projet en reprenant des textes majoritairement tirés de l'andalou ou du haouzi. Outre le patrimoine algérien, la chanteuse, qui a fait ses classes dans plusieurs associations andalouses, a également gratifié son public, relativement nombreux, de textes écrits par Noureddine Saoudi ou de succès du chanteur et compositeur libanais Marcel Khalifa. Ce spectacle dégage également une grande diversité rythmique oscillant avec beaucoup de fluidité entre des rythmes de l'andalou et ceux des compositions classiques occidentales en passant par une touche de bossa-nova. Aussi plusieurs influences et sonorités se retrouvent harmonieusement dans ce concert comme le châabi, la musique orientale, la valse ou encore les musiques traditionnelles turques et grecques. Chef d'orchestre et violoniste, Khalil Baba Ahmed avait déjà mené un premier projet purement instrumental à la croisée des chemins entre l'andalou et les musiques occidentales avec son groupe Jarka qui avait sorti l'album Sabil en janvier dernier. L'ensemble Khalil Baba Ahmed a également pris part à plusieurs projets d'échange et de recherches avec des orchestres et associations européennes de musique classique.