Les travailleurs du secteur de la santé, de la wilaya de Tizi Ouzou, affiliés à l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), ne baissent pas les bras. Ils réitèrent, haut et fort, leurs revendications d'ordre socioprofessionnelles. Au moment, donc, où l'intersyndicale, regroupant les syndicats autonomes activant dans de nombreux secteurs de la fonction publique, se prépare à entamer sa troisième action de protestation, en vue de dénoncer le prochain code du travail, notamment, son volet relatif à la suppression de la retraite anticipée, les travailleurs de la santé de la wilaya, sous l'égide de la coordination de la santé affiliée à l'Ugta, se sont déjà illustrés depuis presque un mois par une grève cyclique de trois jours par semaine, en vue de soulever des revendications propres à leur secteur et en particulier à leur wilaya. D'ailleurs, les syndicalistes de la santé publique de la wilaya, affiliés à la centrale syndicale, ont tenu à chaque fois de se démarquer du mouvement de l'intersyndicale. Cela a été le cas, mercredi dernier, lors d'un rassemblement de la coordination Ugta des travailleurs de la santé de la wilaya, tenue devant le bureau du contrôleur financier de la wilaya, pour dénoncer ce que les protestataires qualifient de «gestion unilatérale et désastreuse» de ce responsable, allant jusqu'à exiger son départ. Cette action de rue, qui intervient presque un mois après une grève cyclique de trois jours par semaine observée par les travailleurs de la santé affiliés à l'Ugta, au niveau des différents EPSP et EPH de la wilaya, n'est que le prologue d'une longue série de revendications d'ordre socioprofessionnelles. Dans une plate-forme de revendications, au nombre de 26 points, transmise aux responsables concernés, l'ensemble des sections syndicales des établissements publics de la santé de la wilaya soulève, entre autres, la permanisation du personnel vacataire et la révision à la hausse des allocations familiales pour atteindre 600 DA l'enfant de même que la prime de scolarité à 800 DA, comme appliqué dans les autres wilayas. «Ce n'est pas juste que nous recevions 300 DA par enfant, aux allocations familiales alors que dans d'autres wilayas du pays, les travailleurs de la santé touchent 600 DA par enfant. C'est de la discrimination pure et simple», s'offusque un travailleur du secteur sanitaire de Aïn El Hammam. L'autre point, soulevé par les travailleurs du secteur de la santé, reste celui relatif à la prime de contagion. Un problème qui a été soulevé, il y a déjà une année environ, lorsque les travailleurs du secteur avaient organisé une grande marche au centre-ville et qui reste non encore réglé, à ce jour. Selon un membre de la Fédération nationale des travailleurs de la santé (FNTS), la direction de la Santé doit généraliser la prime de contagion à l'ensemble des travailleurs du secteur, y compris ceux exerçant dans l'administration. «Un arrêté interministériel de 2013 a accordé la prime de contagion à l'ensemble des travailleurs de la santé, avant que cette prime ne soit retirée pour les agents de l'administration, deux ans après son application. Mais suite à une décision ministérielle, cette prime est à nouveau accordée pour l'ensemble des travailleurs dans la quasi-totalité des wilayas, à l'exception de la notre, où les agents administratifs en sont toujours privés. Ceci relève, encore une fois, de la ségrégation entre wilayas. Désormais, nous réclamons, non seulement, la réactivation de la prime de contagion au profit de ces agents, mais nous réclamons aussi qu'elle soit appliquée avec effet rétroactif», lance t-il. Dans leur plate-forme de revendications, les travailleurs de la santé exigent, également, la libération des fonctionnaires ayant opté pour la retraite proportionnelle. «C'est un droit inaliénable, qu'aucun responsable, quel que soit le degré de sa responsabilité, ne pourra remettre en cause, surtout que la plupart de ces futurs retraités ont déjà cumulé plus de 32 ans de services dans un secteur aussi pénible que celui de la santé», fulmine un infirmier, en âge de retraite.