Le ton monte au sein des travailleurs des corps communs de la santé. Hier, lors d'un sit-in devant l'Ugta, les cadres syndicaux des 48 wilayas ont exprimé leur détermination à lutter jusqu'à obtention des droits de tous les travailleurs du secteur.«Nous n'allons pas baisser les bras, nous ne pouvons plus continuer à subir autant de mépris», ont déploré des protestataires, qui ont déployé des banderoles sur lesquelles on pouvait lire, entre autres, «Non à la marginalisation des corps communs de la santé». «Vous imaginez qu'on puisse vivre avec un salaire d'à peine 9 000 DA, après 20 ans de service (avec un salaire de base de 5 000 DA), soit beaucoup moins que le Snmg, qui est de 18 000 DA. Les pères de famille ne peuvent même pas subvenir aux besoins de leurs enfants», se sont-ils indignés, évoquant une situation intenable. Les conditions socioprofessionnelles ont poussé les travailleurs des corps communs de la santé, toutes fonctions confondues, (personnel administratif, agents de sécurité, ouvriers professionnels et ceux en pré-emploi) à réclamer le droit à la dignité. Une plateforme de revendications a été remise au ministère de tutelle, qui s'est engagé à prendre en charge les doléances, mais les promesses sont restées, à ce jour, lettres mortes. Face au mépris des pouvoirs publics, les contestataires enchaînent les actions de protestation. Par la voix de son porte-parole, Mounir Betraoui, la Coordination nationale des corps communs du secteur, affiliée à l'Ugta, décide de reconduire la grève nationale «cyclique» de trois jours, à compter du 29 octobre prochain. Les protestataires ne comptent pas s'arrêter là. Ils envisagent de durcir leur mouvement de contestation et menacent de recourir à la grève illimitée si les pouvoirs publics continuent à se cantonner dans «l'indifférence» et «le mutisme». Les travailleurs des corps communs de la santé revendiquent, notamment, la révision du statut particulier et du régime indemnitaire, l'élargissement de la prime de contagion à l'ensemble des travailleurs, le glissement catégoriel et la régularisation des contractuels et des vacataires, pour leur permettre d'exercer convenablement leur métier et vivre dignement. Ils réclament, également, le renouvellement de la Fédération nationale des travailleurs de la santé (Fnts), qui, après plus de 20 ans d'existence, «n'a toujours pas tenu un congrès», ce qui, à leurs yeux, la rend «illégale». «Nous voulons une fédération qui défend les intérêts des travailleurs», se sont exclamés les protestataires. «Pour l'heure, la balle est dans le camp de la tutelle», estime Mounir Betraoui. Une délégation des cadres syndicaux a été reçue, hier, par le conseiller de Sidi Saïd, patron de l'Ugta (celui-ci était à la Foire de la production nationale à la Safex), qui s'est engagé à prendre en considération les revendications. A. B.