Le projet de réforme de la retraite n'a pas été sans conséquences sur le front social dans la wilaya de Tizi Ouzou avec la montée au créneau de nombreux syndicats qui réclament le maintien de ce qu'ils qualifient d'acquis irréversible des travailleurs. Ce ne sont pas seulement les syndicats dits autonomes qui ont manifesté leur désaccord avec le contenu de ce projet de loi ; les structures affiliées à l'UGTA dans les secteurs de l'éducation et de la santé ont également affiché ouvertement leur refus d'une éventuelle remise en cause du droit à la retraite anticipée, appelant à des grèves dans leurs secteurs respectifs. En effet, le Syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation (SETE) de la wilaya affilié à l'UGTA vient d'emboîter le pas aux syndicats autonomes regroupés au sein de l'intersyndicale en appelant à deux journées de grève, les 17 et 18 octobre. Dans une déclaration rendue publique, le bureau de wilaya qui s'est réuni le 8 octobre dernier en session extraordinaire estime que le marasme caractérise la situation socioprofessionnelle des travailleurs de l'éducation. «Devant la menace qui pèse sur les acquis du monde du travail, à savoir la remise en cause du système de la retraite proportionnelle et l'élaboration par les pouvoirs publics d'un code du travail des plus régressifs, il est relevé la persistance d'irrégularités dans les versements des salaires et la non-perception dans les délais prescrits de la prime de rendement, à ce jour bloquée au niveau du contrôleur financier, alors que les autres fonctionnaires des autres wilayas l'ont perçue et consommée», est-il écrit dans le document, non sans exiger, ajoute le SETE, «la mise en place des crédits par le ministère de tutelle, l'installation de l'agence comptable (contrôleur financier, trésor et direction) tant promises par les pouvoirs publics, l'intégration des corps communs dans le secteur de l'éducation, l'allègement des programmes et volumes horaires et plus de sécurité au niveau des établissements scolaires». Dans leur déclaration, les travailleurs affiliés au SETE-UGTA ont, par ailleurs, dénoncé le manque d'encadrement dans certains établissements scolaires de la wilaya, la complaisance dans l'opération des affectations et les réquisitions injustes des enseignants du primaire pour des activités parascolaires et la surveillance des élèves entre 12 heures et 13 heures, ainsi que la surcharge des classes. De son côté, la Coordination syndicale des travailleurs de la santé de la wilaya, affiliée à la FNTS-UGTA, a lancé, dans une déclaration rendue publique la semaine dernière, un préavis de grève qui expire le 17 octobre, soit le jour même de l'appel à une grève de deux jours par les autres structures affilées à l'intersyndicale. Dans sa déclaration, cette structure syndicale se dit «étonnée par la tournure des débats autour de la réforme du système national des retraites, décidée lors de la 19e Tripartite UGTA-gouvernement-patronat tenue le 5 juin dernier», tout en exprimant son «incompréhension» quant à l'abandon des acquis sociaux (retraite sans condition d'âge, anticipée ou proportionnelle), d'où sa menace de recourir des grèves cycliques de trois jours par semaine. A travers cette action, la structure syndicale tient également à dénoncer le mépris et manque de respect affiché par les contrôleurs financiers concernant le blocage des salaires, la suppression de la prime de contagion pour certains travailleurs, le problème des allocations familiales et de la prime de scolarité, les postes supérieurs non régularisés pour tous les corps, la non-régularisation des vacataires, ainsi que la libération des fonctionnaires ayant opté pour la retraite anticipée avant le 13 octobre 2016, sont parmi les doléances exprimées par cette coordination à sa tutelle.