La profession et la catégorie socioprofessionnelle des conducteurs à l'origine des accidents de la route sont pour la première fois analysées dans les bilans dressés par les services de la Dgsn. Ainsi, si la responsabilité de l'accident relève à plus de 98% de la faute personnelle du conducteur, la police estime que leur statut socioprofessionnel y est pour beaucoup. «La profession des accidentés de la route est considérée comme une information prioritaire», a reconnu un représentant de la direction de la prévention, la sécurité et la circulation routière. Une information prioritaire pour pouvoir cibler leurs sujets dans les campagnes de sensibilisation. Il révèle, à ce propos, que dans le bilan des 10 derniers mois, 3 170 accidents sont causés par des chômeurs et 2 992 accidents sont le fait de chauffeurs exerçant une activité libérale. A l'occasion de la Journée mondiale des victimes de la route, le même responsable souligne que sur les 13 367 accidents enregistrés ces 10 derniers mois, 65% ont été causés par des conducteurs âgés entre 20 et 38 ans et qui sont titulaires d'un permis de conduire de moins de deux ans ou moins de cinq ans. Ce ne sont pas moins de 6 443 accidents de la route causés par des titulaires de nouveaux permis depuis le début de l'année en cours. Les décès routiers, de ce fait, sont liés à l'ancienneté du permis de conduire. A ce titre, la Dgsn estime qu'il relève de la responsabilité des parents d'accompagner leurs enfants durant leurs premiers mois de conduite. «Les parents ne doivent pas être démissionnaires", lance l'orateur, ajoutant qu'il «est inadmissible de laisser son enfant conduire une voiture tout seul quelques mois seulement après l'obtention d'un permis». La femme, plus prudente au volant… La route fait en moyenne deux morts par jour en Algérie. Après le cancer et l'AVC, les accidents de la circulation occupent la troisième place des principales causes de décès, entraînant annuellement la mort à 5 000 personnes. Durant les dix derniers mois, ce sont les hommes âgés de 16 à 29 ans qui ont été à l'origine de 5 700 accidents de la circulation. Le nombre de blessés est de 4 719 et 177 décès. Les femmes, elles, sont plus prudentes au volant. Le nombre d'accidents causés par la gent féminine est de 166 causant des blessures à 106 conductrices et ne tuant «que» trois personnes. Par ailleurs, si le facteur humain est la principale cause, l'état des routes n'est pas en reste. Il est cité dans 0.65% des accidents. Bien qu'«insignifiant», il doit être pris en charge, insiste le conférencier, par les autorités concernées. Ce dernier, qui citera l'exemple de l'affaissement de terrain à Ben Aknoun, affirme avoir déjà signalé le danger qui guettait les automobilistes sur ce tronçon routier. Il rappelle, dans ce sens, que la Sûreté nationale doit signaler les points noirs sur les routes, mais c'est aux autorités concernées d'y remédier. Les moyens mis en œuvre pour réduire le taux de mortalité sur les routes dans tous ces cas de figure ont «porté leurs fruits» jusqu'ici. Il est indiqué, hier, au forum de la Dgsn que les campagnes de sensibilisation ont été menées sur l'ensemble du territoire national et diffusées lors de tout événement. «Que ce soit des manifestations culturelles, économiques, ou autres, nous avons toujours sauté sur chaque occasion qui draine le plus de monde pour sensibiliser les usagers de la route», affirme le représentant de la direction de la prévention, la sécurité et la circulation routière. Ce dernier, reconnaît que l'entrée en vigueur du permis à points pourrait réduire à lui seul un grand nombre d'accidents.