Riccardo Nicolaï, un écrivain italien qui vient de publier dans son pays un roman sous le titre «Ali Piccinin, un mortegiano pascia di algeri», un livre à la limite entre la vraie histoire et la fiction sur Ali Betchine, un des raïs de la Régence d'Alger La littérature a cette capacité extraordinaire de reconstituer des faits historiques qui remontent même à plusieurs siècles. L'ouvrage de Riccardo Nicolaï est consacré à l'amiral Ali Betchine, de son vrai nom Piccinin, qui a marqué la première moitié du 17e siècle. Le raïs était originaire d'un village du nom de Mirteto, situé en toscane, dans le centre-ouest de l'Italie. Il a atteint les côtes algériennes comme captif et finit sa vie, empoisonné. Pour l'écrivain italien, cet amiral de la flotte algérienne est né après sa découverte d'une lettre qui a été envoyée par le prince de Massa, Alberico Malaspina à Ali Piccinin. «Je suis originaire du même village qu'Ali Piccinin, Mirteto, dans la ville de Massa en Toscane. Un jour, j'ai trouvé une lettre que le prince de Massa Alberico Malaspina avait écrite à Ali Piccinin quand il avait été ravi par les corsaires barbaresques d'Alger. Cette lettre a suscité mon intérêt et ma curiosité et même ma solidarité», a déclaré Riccardo Nicolaï. Outre l'histoire de la régence d'Alger qui occupera une partie du livre, le lecteur de ce roman plongera également dans les dédales du royaume de Koukou en Kabylie. Car Ali Betchine a épousé Lallahoum, fille d'Ahmed Oul Kadhi. «Il s'agit d'une histoire vieille mais très actuelle. En plus, c'est une fable merveilleuse, un conte d'amour et d'aventures. Je me sens le protagoniste avec Ali Piccinin et Lallahoum, sa femme», ajoute l'écrivain. Pour demander la main de Lallahoum, le Raïs qui s'est converti à l'Islam a d'abord construit une mosquée vers 1622. Cette mosquée est située dans la basse Casbah à Alger près de la place des Martyrs, plus exactement à Zoudj âyoune, et porte aujourd'hui le nom d'Ali Betchine. L'épopée des Raïs Riccardo Nicolaï s'attaque à un sujet qui ne semble pas intéresser beaucoup d'écrivains et il aura le mérite de dépoussiérer l'épopée des Raïs qui ont régné longtemps sur la méditerranée. «Je participe émotionnellement aux aventures du petit Ali, de Lallahoum, du Raïs Fettah Allah et de sa femme Lalla Nfissa qui lui donnèrent amour et sérénité au Bastion 23 (aujourd'hui, palais des Rais) où il a vécu ses premières années de vie algéroise», a-t-il souligné. Le livre a rencontré déjà un grand succès dans la ville qui a vu naître Ali Piccinin. Selon l'écrivain, tout le monde parle du roman et surtout de l'histoire. «J'ai présenté le roman dans presque toutes les écoles de la ville. Il a suscité un très grand débat et intérêt. En plus de cela, on fera une pièce théâtrale qui sera présentée au mois de janvier prochain au théâtre communal de Massa (Italie)», dit-il. Pour le lecteur algérien, une traduction en langue française a été déjà réalisée par le traducteur algérien Karim Metref, établi en Italie, selon Riccardo Nicolaï qui a souligné également que la version française de son roman sortira bientôt à Alger aux éditions Koukou. Le livre sera présenté au Bastion 23, ajoute l'auteur.