Il n'est pas trop loin de Koukou, qui fut au Moyen Age le siège d'un « royaume » tantôt en guerre, tantôt en paix avec la régence turque. Tahar Oussedik avait consacré un livre à ce pouvoir qui a joué un grand rôle au même titre que la Kalaâ des Ath Abbas dans les Bibans. Ce n'est nullement un hasard si une meilleure connaissance de ce dernier s'impose. Cinq communications dont « Le royaume de Koukou, entre mythe et réalité » par Mohamed Boukhtouch et « Les rapports entre le royaume de Koukou et le royaume des Ath Abbas » par Jamil Aïssani sont au programme. On connaîtra mieux « Histoire du royaume de Koukou » lors d'une intervention de Naït Djoudi. Une projection du documentaire « Ahmed Oulkadi, un roi kabyle », réalisé par Djamel Aït Iften, aura lieu à 22h30 dans l'enceinte de l'école primaire. Tard dans la nuit L'an dernier, l'édition d'Iguersafene a permis de découvrir, comme à chaque fois, une population accueillante, avide de recevoir et de prendre en charge les invités qui, une semaine durant, vivent en symbiose avec les artistes. Ces derniers animent les espaces publics (places, écoles) ou alternent sans cesse déclamations poétiques dans toutes les langues, ateliers, déambulations nocturnes et chants qui résonneront tard dans la nuit. Le concept du festival étant de vivre et de faire vivre la culture loin des mondanités et des pesanteurs. Beaucoup d'auteurs viendront présenter et débattre de leurs ouvrages. Ali Akkache parlera de son recueil de poésie « Tafat » et Faouzia Laradi de « Faux pas ». Djamal Mati évoquera son roman « Yoko » et Lazhari Labter son recueil « La cuillère et autres petits riens ». Familiers du festival, Sarah Haïdar présentera son dernier roman « La morsure du coquelicot », Aïcha Bouabaci « Le désordre humain raconté à mon petit-fils » et Arezki Metref « La traversée du somnambule ». Enfin, Hanane Bouraï présentera « Aussi loin iras-tu ». Contes et théâtre L'autre thème retenu, nous indique Hacene Metref, maître d'œuvre de ce festival tout en couleurs, « Les femmes algériennes ». Tinhinane Makaci présentera les résultats d'une enquête « Quel avenir pour les femmes algériennes ? ». Elle sera suivie d'une table ronde : « Le combat des femmes face aux discriminations » qui sera animée par des militantes associatives. Les visiteurs auront l'embarras du choix entre spectacles « Fatema au-delà de l'horizon » de Kahina Bari, « Je suis une femme » de Besma Ayadi (Tunisie), un court métrage : « Khouya » réalisé par Yanis Koussim et des défilés de robes kabyles. « Sket el moor » sera jouée par la compagnie Nedjma-théâtre de Sétif. Les contes qui ravissent grands et petits auront une place. « Toute une Nuit du conte » sera coordonnée par Jorus Mabiala (Congo). « La jeune fille, les graines et le vieil homme » sera présenté par Elsa Leboudec (France) et « Trois p'tits contes et puis s'en vont » par Hnifa Hamouche, accompagnée par les notes musicales de Nadia Mecher. « Lalla Lalahoum et Ali Piccinin, histoire d'un amour sacré » sera animée par Ricardo Nicolai (Italie). « La 3e vie de Kateb Yacine », de Brahim Hadj Slimane, venu d'Oran et qui lira aussi ses poésies, sera projeté. Frédérique Devaux présentera son essai « De la naissance du cinéma kabyle au cinéma amazigh ». Les chants traditionnels des femmes ou des khouans égayeront beaucoup de soirées. Une conférence « Témoignage autour du collectage des chants anciens » sera animée par Nadia Ammour et « Patrimoine local et dialogue interculturel (cas de l'association OCADD) sera évoqué par Dehou Lahoucine (Maroc ). La fête où toutes les formes d'arts débordent sur la place publique s'achèvera à Tajmaât à qui, c'est aussi une tradition, Deniz Martinez qui a accompagné l'aventure donnera des couleurs.