Visant à stabiliser le marché pétrolier et maintenir les prix du brut à des niveaux équitables, l'Algérie a proposé une réduction de la production des pays de l'Opep de l'ordre de 1,1 million barils/jour. En déplacement hier à Téhéran, où il a rencontré son homologue iranien, Bijan Zanganeh, le ministre algérien de l'Energie, Noureddine Boutarfa a, dans une déclaration rapportée par l'agence officielle iranienne Irna, fait savoir qu'il avait informé Zanganeh de la proposition d'Alger qui consiste à réduire la production de l'Opep de 1,1 million b/j. Lors de la dernière rencontre informelle de l'Opep tenue le 28 septembre à Alger, les pays membres de l'Organisation ont convenu de réduire la production globale de l'Opep à 750 000 barils/jour, ce qui correspond à une fourchette de 32,5 mbj-33 mbj. Cité hier par le site de son ministère, Zanganeh s'est dit «optimiste» quant à la capacité des pays membres de l'Opep de parvenir à un accord. «La proposition du ministre algérien de l'Energie sur la production de chaque pays a été présentée aujourd'hui (hier, NDLR) et soigneusement étudiée», a-t-il dit. «Nous présenterons notre avis sur cette proposition à la réunion de l'Opep du 30 novembre. La tendance générale et les déclarations publiques laissent entendre que l'Opep pourra parvenir à un accord viable sur sa production et la gestion du marché», a ajouté Zanganeh. Au moment où Alger et Téhéran se concertent et affichent leur optimisme, les choses évoluent à contre-sens à Moscou et à Riyadh. A moins de 24 heures du début des travaux des experts de l'Opep, lesquels tenteront de trouver un consensus sur les niveaux de production du brut, les divergences entre membres et non membres du cartel sont plus que jamais de mise. Boutarfa mis à l'épreuve Selon les informations qui parviennent des différentes capitales des pays producteurs, la Russie qui devait prendre part aux travaux des experts des pays de l'Opep et d'autres producteurs de pétrole n'enverra finalement aucun représentant à Vienne, ont rapporté hier les agences de presse russes RIA et Tass, citant une source diplomatique. Outre Moscou, un autre poids lourd de la production mondiale de brut a décidé de boycotter cette rencontre. L'Arabie saoudite a fait savoir avant-hier qu'elle avait informé les autres membres de l'Organisation qu'elle ne participerait pas aux discussions prévues à Vienne avec des pays extérieurs à l'Opep. En réalité, cette réunion visait à débattre de la contribution éventuelle de ces pays au projet de limitation de la production de l'Opep. Elle cédera la place à des discussions réservées aux seuls membres de l'Opep. Ses ministres doivent entériner un accord de plafonnement de la production mercredi prochain à Vienne. Entre les différents antagonistes, l'Algérie doit faire preuve de beaucoup de diplomatie en essayant de trouver un consensus et rapprocher les visions. Dans cet objectif de trouver un consensus pour la stabilisation du marché pétrolier, le ministre a rappelé que l'Algérie «mène de nombreuses consultations avec les pays membres et non membres de l'Opep afin de faire converger les points de vue et d'arriver à un accord susceptible de stabiliser durablement les marchés pétroliers». «Nous avons discuté longuement avec nos homologues sur des questions pratiques et nous restons optimistes pour que la réunion de Vienne conforte l'accord historique obtenu à Alger». Pour rappel, l'Algérie a intensifié son engagement en faveur de la mise en œuvre de l'Accord d'Alger lors de la prochaine réunion de l'Opep. Dans ce sens, Boutarfa a entamé des négociations avec les pays membres de l'Opep de façon à trouver un accord équilibré et juste qui permettra de mettre en œuvre l'accord d'Alger.