Il sera aujourd'hui à Téhéran pour discuter avec son homologue iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanghaneh, de la concrétisation de l'Accord d'Alger. Dans une interview accordée à l'agence APS et diffusée hier, le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, a répondu par l'affirmative à la question de savoir si sa visite à Téhéran entrait dans le cadre des consultations que l'Algérie mène pour la concrétisation de l'Accord d'Alger. «Absolument. Nous serons reçus samedi par le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh, et nous aurons d'autres consultations avec d'autres pays à Vienne». Dans cet objectif de trouver un consensus pour la stabilisation du marché pétrolier, le ministre a rappelé que l'Algérie «mène de nombreuses consultations avec les pays membres et non membres de l'Opep afin de faire converger les points de vue et d'arriver à un accord susceptible de stabiliser durablement les marchés pétroliers». «Nous avons discuté longuement avec nos homologues sur des questions pratiques et nous restons optimistes pour que la réunion de Vienne conforte l'accord historique obtenu à Alger». Pour rappel, l'Algérie a intensifié son engagement en faveur de la mise en œuvre de l'Accord d'Alger lors de la prochaine réunion de l'Opep. Dans ce sens, Boutarfa a entamé de minutieuses négociations avec les pays membres de l'Opep de façon à trouver un accord équilibré et juste qui permettra de mettre en œuvre l'accord d'Alger conclu lors d'une réunion extraordinaire de cette organisation tenue en septembre dernier à Alger. De nombreuses tractations ont eu lieu ces dernières semaines avec les différentes parties prenantes. Boutarfa s'est entretenu avec ses homologues membres de l'Opep autour de la meilleure voie à privilégier pour obtenir un accord équilibré qui favoriserait l'adhésion de tous et qui ramènerait la production de l'Opep à une fourchette de 32,5 mbj-33 mbj. Mettant en avant la clairvoyance de l'Algérie pour trouver un consensus, Boutarfa a affirmé que le comité d'experts de l'Opep a opté pour la proposition algérienne pour être soumise à la conférence ministérielle de cette organisation prévue à Vienne. Le consensus «L'Algérie a mis sur la table une proposition. Nous estimons que c'est une bonne proposition. Elle est équilibrée et elle tient compte des préoccupations de toutes les parties», a affirmé le ministre, avant d'ajouter qe c'est «justement la proposition algérienne qui a été retenue par le Haut comité d'experts de l'Opep et qui a décidé, mardi dernier, de la soumettre à la conférence ministérielle de l'Opep du 30 novembre». «Nous sommes optimistes de voir notre proposition tenir lieu d'une bonne base de travail pour aboutir à un accord final», a notamment avancé Boutarfa, précisant que cette proposition constituait «une bonne base de travail pour intégrer la contribution des pays non Opep à l'effort des pays Opep». Dans sa série de rencontres, Boutarfa avait reçu, il y a quelques jours à Alger, son homologue saoudien du Pétrole, Khalid Al Falih, comme il s'était entretenu, lors de la dernière réunion informelle de Doha, avec le président en exercice de l'Opep et ministre qatari du Pétrole et de l'industrie ainsi qu'avec le représentant de l'Iran. Il a également appelé à obtenir des pays non Opep une pleine coopération et un engagement à soutenir l'accord d'Alger en ajustant leur production en faveur d'une stabilisation durable des marchés pétroliers. Durant la réunion informelle de Doha, l'Algérie a soumis une proposition pour être examinée par le Comité de Haut Niveau mis en place par l'accord d'Alger. Ce Comité, dont la présidence a été confiée à l'Algérie, s'est réuni à Vienne les 21 et 22 novembre et a décidé à l'unanimité de recommander la proposition algérienne à la conférence ministérielle pour être considérée comme base de mise en œuvre opérationnelle de l'Accord d'Alger. Pour parvenir au succès de la réunion de Vienne, l'Algérie poursuit ses consultations pour réunir les meilleures conditions qui soient propices à un accord consensuel, juste et équilibré. Outre sa rencontre prévue samedi avec le ministre iranien du Pétrole, Boutarfa devra aussi rencontrer le ministre irakien du pétrole, Abdelkarim Lâibi, lundi prochain à Vienne. Pour rappel, l'accord d'Alger, ensuite la rencontre OPEP et non-OPEP d'Istanbul en Turquie le 13 octobre avaient donné un véritable coup de fouet aux prix du Brent qui ont grimpé jusqu'à près de 53 dollars/baril, un record pour 2016, avant de redescendre à des niveaux plus bas suite à des informations ayant circulé sur des tensions entre Riyad et Téhéran.