Le film à succès de Damien Ounouri, Kindil El Bahr, a été projeté dans la soirée d'avant-hier au théâtre de l'ambassade d'Italie à Alger. La projection a eu lieu en présence de plusieurs ambassadeurs accrédités à Alger et de l'équipe du film. D'ailleurs, l'ambassadeur d'Italie Pasquale Ferrara n'a pas manqué de souligner sa joie de voir cette œuvre de cinéma à quelques jours des célébrations de la journée contre les violences faites aux femmes. Car, justement, c'est de cette thématique que s'inspire la trame principale du film de Damien Ounouri. Dans Kindil El Bahr, la nature a horreur de l'injustice. Cette nature qui prend la revanche de Nfissa (Adila Bendimerad), sacrifiée sur l'autel de la bêtise humaine, a bien su rendre justice à celle-ci. Mais c'est une justice dont la société passe à côté. Ce court métrage de 27 minutes est une création originelle qui sort complètement des sentiers battus du cinéma algérien. C'est une fiction percutante qui interpelle sur la réalité d'une société pervertie, détournée de son humanisme. Kindil El Bahr est un film qui prend à témoin son époque sur ses dérives. Il dénonce les violences que subissent les femmes, mais aussi la lâcheté de la société envers ce phénomène qui progresse comme un cancer, du jour au lendemain. Le rôle principal est interprété par la talentueuse actrice algérienne Adila Bendimerad. Celle-ci a su, comme à son habitude, remplir comme il se doit son rôle, tout comme les autres jeunes acteurs qui l'entourent dans le film. Sur le plan technique, les concepteurs du film ont réussi une belle prouesse. L'histoire est narrée de manière simple et le message est bien clair. Les gourmands en beaux films pourront regretter le format court de film. Ce court métrage de 27 minutes est une fiction qui raconte la mésaventure d'une femme dans une plage à Cherchell, dans l'ouest algérois. Nfissa est déposée par son mari à la plage en compagnie de ses deux fils et de sa maman. En attendant le retour de celui-ci pour pouvoir se baigner avec lui, elle n'a pu résister à l'appel des vagues. Elle met ses pieds dans la mer en jolie femme, se fait agresser à mort et n'en ressort que quelques jours plus tard, en autre espèce. Succès international Ce film qui a rencontré un grand succès lors de sa sortie au mois de mai dernier est salué par la critique de plusieurs pays où il a été présenté. Il a raflé plusieurs distinctions dans plusieurs festivals internationaux et présenté également à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes en 2016. Dernièrement, il s'est illustré en Italie, où il a reçu trois prix au MedFilm Festival. Kindil El Bahr s'est vu attribuer le Prix spécial jury de la Compétition officielle ‘'Amor et Psuchy'', le Prix Rossellini du meilleur film de l'Institut Roberto Rosselini et la mention d'honneur du jury universitaire du même festival. Aujourd'hui, ce film sera présenté à l'Institut du monde arabe à Paris à 19h. Un débat est prévu avec le réalisateur du film Damien Ounouri et l'actrice Adila Bendimerad.