La rencontre de l'Opep tenue hier à Vienne, en Autriche, a tenu toutes ses promesses. En effet, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole a fini par entériner l'accord de réduction de sa production, proposé le 28 septembre dernier par l'Algérie. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole a indiqué être parvenue hier à un accord pour réduire sa production de 1,2 million de barils par jour, la limitant à 32,5 millions à partir du 1er janvier 2017. «Nous sommes parvenus à atteindre un accord», a déclaré le ministre qatari de l'Energie, Mohammed Saleh al-Sada, qui préside la conférence de l'Opep, à l'issue d'une réunion des 14 pays membres de l'Organisation dans la capitale autrichienne. Parallèlement, «la Fédération russe s'est déjà engagée à réduire de 300.000 barils» par jour (b/j) sa production, soit la moitié des 600 000 b/j de réduction demandés aux membres extérieurs au cartel, a-t-il ajouté. Il s'agit, selon lui, d'un grand pas en avant et d'un accord historique qui va certainement aider à rééquilibrer le marché et à réduire la surabondance des stocks de pétrole. Pour le ministre qatari, l'accord allait aider à faire remonter l'inflation mondiale à un taux plus sain, y compris aux Etats-Unis. Pourtant, la veille, tout laissait croire que les membres du cartel, notamment saoudiens et iraniens, n'allaient pas s'entendre, et de ce fait, l'accord d'Alger tomberait à l'eau. Mais encore une fois, et après plusieurs heures de tractations, l'Algérie a réédité son «exploit», en faisant signer un accord entre les deux ennemis jurés. L'Algérie avait alors proposé de limiter la production à 32,5 millions de barils par jour contre 33,6 millions de bpj actuellement. Cette réduction, qui passe par un système de quotas de production par pays, vise à accélérer le rééquilibrage du marché pétrolier, confronté depuis plusieurs années à une offre excédentaire. La proposition retenue comme base de travail par le Haut comité d'experts de l'organisation portait sur une réduction d'environ 1,1 million de barils/jour à opérer par les pays de l'Opep. Mais cerise sur le gâteau, l'Organisation a accepté de réduire de 1,2 million, soit 100 000 barils de réduction. Mais avant d'arriver à un tel consensus, le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, a mené «de nombreuses consultations avec les pays membres et non membres de l'Opep afin de faire converger les points de vue et d'arriver à un accord susceptible de stabiliser durablement les marchés pétroliers». L'Algérie a intensifié son engagement en faveur de la mise en œuvre de l'Accord d'Alger en prévision de cette réunion de l'Opep. Dans ce sens, Boutarfa a entamé des négociations avec les pays membres de l'Opep de façon à trouver un accord équilibré et juste qui permettra de mettre en œuvre l'accord conclu sur ses terres. Outre le rôle de renonciateur joué par Alger, l'Arabie saoudite a accepté de ramener sa production de 10,5 à 10 millions de barils par jour. Dans un geste de bonne volonté, elle a aussi accepté que l'Iran pompe jusqu'à 3,9 millions de barils. Représentant 40% du brut produit dans le monde, l'Opep a invité les pays non membres du cartel, comme la Russie, à se joindre à son effort de réduction de la production. Elle souhaiterait que ces pays baissent à leur tour leur niveau de l'ordre de 600 000 barils/jour. Pari gagné pour l'Algérie Finalement, c'est la proposition algérienne de baisse de la production qui a été adoptée par l'Opep. Soumise à la réunion ministérielle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), elle a été adoptée hier à Vienne. Il se trouve que cette proposition qui a été retenue comme base de travail par le Haut comité d'experts de l'organisation porte sur une réduction d'environ 1,1 million de barils par jour à opérer par les pays de l'Opep. L'Algérie devrait baisser sa production de 50 000 barils/jour dans le cadre de l'accord de réduction de la production adopté hier par la réunion ministérielle ordinaire de l'Opep. La production pétrolière algérienne avait été, en octobre dernier, de 1,1 million barils/jour. Avant l'adoption de cette proposition, le ministre de l'Energie Noureddine Boutarfa s'est montré rassurant. «La conférence de l'Opep sera, nous l'espérons, positive. Nous avons tous beaucoup travaillé, échangé, et nous avons eu d'intenses consultations pour parvenir à un bon accord juste et équitable. Tous les membres de l'Opep ont accepté de considérer la proposition algérienne comme base de la décision qui sera prise», a-t-il déclaré hier à la presse à l'ouverture de la conférence. Forte remontée des cours A l'issue de la décision historique prise par l'Opep, le baril a connu une forte hausse hier aussi bien à New York qu'à Londres. Le Brent de la mer du Nord s'adjuge 7% à près de 51 dollars contre 47,29 dollars le matin. A New York, le Light Sweet Crude (WTI), référence américaine du brut, prenait 3,62 dollars (8%) et atteignait 48,85 dollars sur le contrat pour livraison en janvier. Les investisseurs s'attendaient depuis la matinée à l'annonce imminente d'un accord de baisse de l'offre au sein de l'Opep, après une salve de déclarations optimistes de ses membres réunis à Vienne. Vers 14h05 GMT, le prix de baril de light sweet crude (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.), référence américaine du brut, prenait 3,62 dollars, soit 8%, à 48,85 dollars sur le contrat pour livraison en janvier au New York Mercantile Exchange (Nymex). Au moment où l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) tient son sommet semestriel à Vienne, le marché est catapulté par des propos conciliants et l'optimisme sur le fait qu'elle a quasiment conclu un accord. Les cours ont fluctué pendant des semaines en fonction des rumeurs sur les chances de mises en œuvre de cet accord, et mardi encore, ils avaient chuté face au manque de volonté apparente des membres de l'Opep. Parallèlement, les stocks de pétrole brut ont légèrement baissé la semaine dernière aux Etats-Unis, selon des chiffres publiés hier par le département de l'Energie, alors que les analystes s'attendaient à une hausse. Lors de la semaine achevée le 25 novembre, les réserves commerciales de brut ont reculé de 900 000 barils à 488,1 millions de barils, alors que les analystes interrogés par l'agence Bloomberg tablaient, de façon médiane, sur une hausse de 1,5 million. Les chiffres du DoE correspondent en revanche aux estimations publiées la veille au soir par la fédération privée American Petroleum Institute (API). A ce niveau, les réserves américaines commerciales de pétrole brut s'inscrivent tout de même en hausse de 6,8% par rapport à la même période de 2015 et se situent proches de la limite supérieure de la fourchette moyenne à cette époque de l'année.