La ville d'El Eulma, connue pour son commerce florissant, est devenue un pôle d'attraction aussi bien pour les adeptes du négoce que pour les videurs de containers. Qu'il pleuve ou qu'il vente, ces derniers sont toujours présents. Ces manutentionnaires, appelés «hamala», se concentrent à la cité Dubai, où se situent les magasins. Ce pénible métier, non protégé par l'action sociale et qui permet à de nombreuses familles de survivre, présente de gros risques. Le jeune B. S. raconte : «Un jour, en voulant vider le maximum de camions pour gagner plus, je me suis fait mal à l'épaule. Et depuis ce jour, je chôme car je ne peux plus travailler. Pour gagner 600 DA/j, des jeunes et même des pères de famille dont l'âge varie entre 20 et 45 ans sont quotidiennement obligés de vider de nombreux camions de 10 à 20 tonnes. Sans transition, ils passent d'un camion à un autre sans répit aucun. Faire le container est un travail dur, mais ces portefaix n'ont pas vraiment le choix, surtout que la plupart d'entre eux ont des familles à charge.» Comme disait l'un d'eux : «On n'a pas le choix, il vaut mieux trimer pour gagner sa vie honorablement que de voler ou tendre la main.» Dès fois, il faut attendre plus de 36 heures pour vider un camion à 10 ou 20 personnes, pour gagner environ 200 DA. Généralement, le travail commence à minuit et se termine à 4h du matin. Il y en a même qui sont morts. Un portefaix a failli y laisser son bras coincé pendant qu'il déchargeait des caisses. Heureusement qu'il a été secouru in extremis.»