Le commerce des jeux pyrotechniques et pétards, à l'occasion du Mawlid Ennabaoui, connaît une nette floraison en dépit des campagnes de sensibilisation et de mise en garde lancées par les différentes instances et du durcissement du contrôle d'entrée de ces produits sur le sol national. Le visiteur de la zone connue pour son activité commerciale au niveau du quartier «Jamaâ Lihoud», constate d'emblée qu'un grand nombre de personnes, toutes catégories confondues, n'ont prêté aucune attention aux campagnes de sensibilisation et de mise en garde lancées par le ministère de la Santé et la direction générale de la protection civile sur la dangerosité de l'utilisation des jeux pyrotechniques et des pétards. Les enfants accompagnés de leurs parents ne cessent d'affluer en masse. Les vendeurs alignés sur une distance de 800m de part et d'autre des trottoirs, proposent un large éventail de pétards et de jeux pyrotechniques venus droit de plusieurs pays d'Asie. Ils se plaisent même à donner des noms de célébrités du monde du football à leur marchandise alors que d'autres vont jusqu'à les baptiser de noms de certaines organisations terroristes. Bab El Oued, plus précisément aux Trois Horloges, reste le quartier prisé de ces vendeurs qui n'hésitent pas, dès la tombée de la nuit, à inonder les trottoirs avec des tables sur lesquelles ont été méticuleusement répartis divers produits de différentes formes. Le même spectacle s'offre, également, à la Place des martyrs. Après le durcissement du contrôle sur le commerce des jeux pyrotechniques et pétards par les services de la sûreté, les commerçants ont recouru à la vente clandestine, à l'intérieur des immeubles. Au marché «Djamaâ Lihoud», des commerçants de produits cosmétiques et prêt-à-porter ont procédé à une reconversion de leurs activités pour pouvoir vendre ces produits à l'approche de la célébration du Mawlid Ennabaoui Echarif, les considérant comme un commerce avantageux alors que des fonctionnaires prennent leur congé annuel pour pouvoir se consacrer à la vente de ces produits, ont déclaré à l'APS des vendeurs sur place. Des «saroukhs» à Djamaâ Lihoud Cependant, les vendeurs approchés à «Jamaâ Lihoud» ont refusé d'évoquer les moyens d'introduction de ces produits sur le sol national. Les prix des pétards et jeux pyrotechniques oscillent entre 100 et 2 400 DA, en fonction du type et du volume. Les petits pétards sont, eux, cédés à 150 DA alors que celui dénommé «Saroukh» (missile) est à 750 DA et le «Bouq» à 900 DA. Les fumigènes sont vendus à 3 000 DA. Selon des parents, qui ne peuvent résister aux caprices de leurs enfants, l'achat de pétards et autres jeux pyrotechniques pour célébrer le Mawlid nécessite un budget entre 7 000 et 10 000 DA. Par ailleurs, la présidente de l'Association nationale de sensibilisation et de prévention des brûlures, Meriem Bahloul, a mis en garde contre la dangerosité des pétards et jeux pyrotechniques, rappelant que la célébration de cette fête religieuse se transforme chaque année en «deuil» du fait des blessures qui surviennent aux niveaux des yeux et du visage notamment ainsi que des incendies domestiques. Elle a fait remarquer à ce propos, que les composants entrant dans la fabrication de ces produits peuvent parfois causer un cancer de la peau. «Les services des Douanes ont saisi 55 millions d'unités de jeux pyrotechniques et de pétards et enregistré 120 infractions d'importation illégale de ces produits durant l'année 2016», a fait savoir, mercredi, à Alger, l'inspecteur principal de cette institution, Henad Rezki. Le commissaire principal de la police, Madjid Saidi, a souligné que les services de la police ont effectué au 6 décembre courant, 350 interventions visant à interdire la vente de ces produits. Une opération soldée par la saisie de «près de 4 millions d'unités de pétards», a-t-il encore précisé. De leur coté, les services de la protection civile ont procédé à 2316 interventions suite à des accidents survenus lors de l'utilisation de pétards et autres objets pyrotechniques jusqu'en décembre courant, a indiqué le directeur de la cellule d'information et des statistiques à la Direction générale de la protection civile, le colonel Farouk Achour.