Le plus vieux parti de l'opposition poursuit son opération de purge qui touche les cadres proches de Rachid Halet, député et membre de l'Instance présidentielle, exclu il y a quelques jours. Hier, à l'occasion d'une session extraordinaire du Conseil national du parti, pourtant censé être consacrée à la préparation des prochaines échéances, le FFS a réduit le nombre des membres de sa direction nationale de moitié, passant de 34 membres à seulement 17. Selon certaines sources, tous les membres écartés sont proches de Halet. Ainsi, Belkacem Benameur, député de Boumerdès, Belkacem Melikèche de Bouira et Karim Natouri de Béjaia ont été renvoyés sans autre forme de procès. Le Premier secrétaire national, Abdelmalek Bouchafa et le chargé de communication, Youcef Aochiche, sont maintenus à leur poste alors que le chef du groupe parlementaire, Chafaâ Bouaïche est chargé d'une autre responsabilité, à savoir celle de l'organique, selon toujours nos sources. Avec cette révision au sein de la direction nationale, le FFS ne peut plus nier l'existence d'une crise en son sein. Depuis l'exclusion de Rachid Halet, une exclusion jugée «illégale», c'est une véritable hémorragie qui frappe le parti. Pour contester la décision, l'ancien premier secrétaire national et député de Bouira, Ahmed Betatache, a démissionné. Un membre de la commission des conflits, qui a prononcé la décision d'exclusion contre Halet, a lui aussi rendu le tablier, expliquant que la décision est antistatutaire. Mais cela n'a pas empêché le FFS de se féliciter de la «cohésion de la direction nationale» à l'issue de son dernier conseil national, le 10 décembre dernier. De quelle cohésion parlent-ils lorsqu'un membre de l'Instance présidentielle est exclu ? De quelle cohésion se targuent-ils lorsqu'un ancien premier secrétaire et un membre de la commission de discipline démissionnent pour protester contre la décision? Et de quelle cohésion se félicitent-ils lorsque le chef du groupe parlementaire du parti se plaint auprès des membres de l'instance présidentielle de sa marginalisation par le premier secrétaire ? «En ma qualité de chef du groupe parlementaire, je n'ai jamais été associé à aucune activité du parti depuis l'installation de M. Bouchafa à la tête du secrétariat national», avait écrit Chafaâ Bouaiche, dans un rapport datant du 24 octobre dernier.