C'est dans un climat de crise profonde que le plus vieux parti d'opposition célébrera le premier anniversaire de la disparition de son chef charismatique Hocine Ait Ahmed. Le conseil national du parti s'est réuni, hier, en session extraordinaire au siège national à Alger. L'ordre du jour annoncé a porté sur la feuille de route et la préparation des prochaines échéances, mais le FFS a tranché dans le vif. La direction nationale a été remaniée de fond en comble. Son nombre a été réduit de 34 à 17 membres. C'est ainsi que des sources au sein du parti affirment que le député de Boumerdès Belkacem Benameur, le député de Bouira Belkacem Melikèche et celui de Béjaïa Karim Natouri ont tous été éliminés de l'exécutif du parti. «Nous avons assisté à une opération de «'déhalitisation''» a fait remarquer cette source pour souligner que les éléments écartés de la direction seraient tous proches du Dr Rachid Halet, membre du présidium, exclu du parti la semaine dernière. La même source ajoute que ces changements profonds au sein de la direction du parti n'ont pas pour autant touché le premier secrétaire national, Abdelmalek Bouchafa qui garde toujours son poste. Cependant, Chafaa Bouiche a été affecté à l'organisation du parti alors que M. Aouchiche a été maintenu au département de la communication. On croit savoir que cette session a été marquée par des chauds débats mais la conclave annoncé à couteaux tirés n'a pas en lieu. Ces changements vont-ils booster le parti enlisé dans une terrible crise? C'est en tout cas le but attendu de cette opération qui intervient à la veille d'une échéance électorale cruciale pour le parti. Jamais le FFS n'a entamé une élection en traînant une crise. L'actuelle équipe est d'ores et déjà sous une terrible pression. Elle doit en effet, conduire le plus vieux parti d'opposition dans l'arène électorale pour la première fois de son histoire sans le leader charismatique Hocine Ait Ahmed. Le risque est très grand, le challenge en vaut la peine, mais l'équipe joue gros. Surtout qu'en face la concurrence sera très rude. Dans son fief, la Kabylie, le FFS aura à croiser durement le fer avec son rival de toujours, le RCD, mais aussi le FLN très implanté dans la région sans compter le profond travail de proximité fait depuis des mois par le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia. Il faut retenir que c'est dans un climat de crise marqué par des rivalités entre certaines fédérations que le plus vieux parti d'opposition célébrera le premier anniversaire de la disparition de son chef charismatique Hocine Ait Ahmed. «On est encore fidèle aux principes fondamentaux et les premiers objectifs tracés par le moudjahid Hocine Ait Ahmed», persiste le premier secrétaire national, Abdelmalek Bouchafa. Sans s'attarder sur la crise profonde qui le secoue, sans s'appesantir sur les détails qui alimentent cette crise, le FFS maintient le cap des élections législatives. Tout a commencé avec des tiraillements entre membres du parti qui ont conduit à l'exclusion du vieux militant Rachid Halet, suivi de la démission de l'ancien premier secrétaire, Batatache. Les membres de la direction du parti accusent le coup et maintiennent le cap: «C'est un parti démocratique qui est surtout contre l'impunité. Car ce qui a détruit l'Algérie c'est l'impunité au sein du pouvoir», a répondu Aziz Baloul, membre du présidium lors d'une conférence de presse organisée le 10 décembre dernier, au siège du parti à Alger.«Nous avons des structures, nous avons une commission de résolution des conflits. Mais les raisons (de cette exclusion) sont internes au parti», a-t-il insisté.