Plusieurs chantiers de branchement au gaz de ville au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou sont aujourd'hui à l'arrêt, en raison de la décision de gel des travaux prise dernièrement par les entreprises réalisatrices en guise de protestation contre le non-règlement de leurs situations financières. La décision de gel des travaux a été prise, il y a presque un mois, par l'Association nationale des entreprises d'électricité et gaz (ANEEG), lors d'une assemblée générale qui s'est tenue dans un hôtel de Tizi Ouzou, afin d'alerter les pouvoirs publics sur la situation difficile que vivent ces entreprises, en raison du retard dans le paiement de leurs factures par les services en charge du programme national du gaz (PNG), à leur tête, la Sonelgaz. Selon le président de la commission de l'aménagement du territoire à l'APW de Tizi Ouzou, Djamel Hami, qui s'est exprimé, mercredi dernier à l'hémicycle Aïssat-Rabah, en marge du vote du budget primitif 2017 de la wilaya, la somme globale des situations financières non encore payées par les services de l'Etat aux entreprises, chargées des travaux de réalisation du gaz et de l'électricité au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, est de l'ordre de 250 milliards de centimes. Devant cette situation, qui a engendré l'arrêt de nombreux chantiers sur le territoire de la wilaya, cet élu à l'APW, qui redoute des répercussions sur l'avancement des travaux de réalisation de la suite du programme de raccordement au gaz de ville, a affirmé avoir saisi le wali de Tizi Ouzou, afin, dit-il, de se pencher au plus vite sur ce problème et permettre ainsi aux entreprises en question de toucher leur argent pour ne pas compromettre la suite des travaux. Pour sa part, l'Association nationale des entreprises d'électricité et gaz (ANEEG) a adressé une lettre ouverte au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, pour lui faire part de leurs préoccupations et celles de leurs familles, en affirmant que les entreprises engagées dans le cadre des programmes nationaux électricité et gaz ( PNE et PNG) «sont très fragilisées, voire asphyxiées, en raison des retards de paiement des situations des travaux exécutés, conformément aux contrats signés avec les directions de distributions dépendant de Sonelgaz». Des situations estimées par le président de la commission de l'Aménagement du territoire à l'APW de Tizi Ouzou, Djamel Hami, à 250 milliards de centimes, que les entreprises chargées des travaux, dont certaines n'ont pas été payées depuis plus de vingt mois, réclament aux services de la Sonelgaz. Cet état de fait n'a malheureusement pas été sans conséquences sur l'état d'avancement des chantiers dont la plupart, reconnaît la même association présidée par Lakhdar Madjène, sont aujourd'hui à l'arrêt. «Par la faute des services censés nous accompagner tout au long de l'exécution de ces programmes initiés par le président de la République, la plupart d'entre nous ont été jusqu'à vendre leurs matériels et s'endetter auprès des proches pour assurer les salaires de leurs employés, payer leurs fournisseurs et être en règle avec les administrations fiscales et parafiscales», ajoutent les rédacteurs de la lettre, non sans reconnaître que «cette situation dramatique risque, si elle venait à perdurer, d'entraîner la disparition de nombreuses entreprises». Dans leur requête, les chefs d'entreprises ont donc appelé le Premier ministre à intervenir auprès des services concernés afin de sauver leurs entreprises et leurs employés, dont le nombre avoisine selon eux les 500 000.