La mort du journaliste Mohamed Tamalt, le 11 décembre dernier à l'hôpital de Bab El Oued, n'est causée par aucune violence ou mauvais traitement, a conclu, hier, le rapport de l'autopsie effectuée sur le corps du défunt. Le rapport note l'«absence de toute trace de violence récente ou ancienne sur l'ensemble du corps», a indiqué hier la direction générale de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion sociale qui rejette au passage toutes allégations de mauvais traitements et de violence dont le défunt aurait fait l'objet. Etabli sur le corps du journaliste par trois médecins légistes du centre hospitalo-universitaire Lamine Debaghine de Bab El Oued (Alger), ce rapport, requis par le procureur de la République compétent, précise, d'autre part, «la présence de deux cicatrices chirurgicales au niveau du cuir chevelu, médio-frontale et pariétale droite en rapport avec dérivation ventriculaire externe, d'une incision chirurgicale de trachéotomie et d'une incision de drainage basithoracique droite». L'autopsie affirme, par ailleurs, que «ce décès est consécutif à un sepsis grave polyviscéral, au cerveau, des plèvres, des poumons, de la vésicule biliaire, de l'appareil urinaire, à l'origine d'un choc septique directement responsable de la mort malgré la prise en charge médicale intensive mise en œuvre». Une vive polémique, rappelle-t-on, a suivi l'annonce du décès du journaliste Tamalt. Plusieurs personnes issues de la société civile, dont des défenseurs des droits de l'Homme, ont exigé que la lumière soit faite sur les circonstances jugées «troubles» dans lesquelles est survenu ce décès. Pour rappel, Mohamed Tamalt, Algérien résidant à Londres, a été condamné le 11 juillet dernier par le tribunal de Sidi M'Hamed à une peine de deux ans de prison ferme. Il a été arrêté le 27 juin au motif qu'il animait une page sur Facebook dans laquelle il publiait des contenus subversifs mettant en cause des responsables algériens et leurs familles. La presse étrangère, en France et en Grande-Bretagne notamment, a exprimé son indignation alors que des ONG internationales ont appelé les autorités algériennes à ouvrir une enquête indépendante sur les circonstances de la disparition du journaliste. Réagissant au rapport d'autopsie, l'avocat de Mohamed Tamalt a estimé inopportun le ton qui dépeint ce rapport. Me Amine Sidhoum, joint au téléphone, a critiqué ce rapport qui, selon lui, «ne devrait pas s'attaquer à la défense qui est dans son droit absolu de demander des éclaircissements sur cette affaire». Il rappelle que «la défense n'a jamais présenté une quelconque allégation. Elle s'est basée sur les déclarations du frère qui a déposé plainte». Me Sidhoum a précisé que la défense attend et maintient la demande concernant l'obtention du dossier médical de Mohamed Tamalt depuis son incarcération jusqu'à son décès.