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L'éditeur Abderrahmane Amalou: «Il ne faut pas priver le non-voyant de la lecture»
Publié dans Le Temps d'Algérie le 11130

Abderrahmane Amalou écrit des poèmes, de beaux textes, joue à la guitare et chante avant de devenir éditeur. Ayant constaté un vide concernant les livres en Braille, il a décidé d'investir dans ce créneau pour ne pas priver les non-voyants de la lecture. Il a même mis gracieusement ces ouvrages à la portée de cette frange de la société. Il nous en parle dans cet entretien.
Le Temps d'Algérie : Comment avez-vous investi le domaine de l'édition en Braille?
Abderrahmane Amalou : Après la publication de mon premier recueil de poésie «Les mots, les maux» par la maison d'édition «Nounou», j'ai participé avec cette dernière à plusieurs salons du livre en qualité d'auteur. J'avais remarqué que le livre en Braille n'était pas présent chez les exposants et rare sur le marché national. J'ai senti que le livre en Braille n'intéresse guère les éditeurs, les imprimeurs et les libraires pour des motifs tels que le faible lectorat et la complexité de sa réalisation. Je me suis rapproché, d'abord, de l'Office national des publications scolaires. Sur ma demande, ce dernier a procédé à la transcription de mon premier recueil de poésie en Braille - version française. Dès sa réalisation, il a été mis gracieusement à la disposition des écoles des non-voyants, de la Bibliothèque nationale et des associations concernées. Puis, l'idée de créer une maison d'édition est venue par passion à la culture et avec les encouragements des associations, des personnes bienfaisantes, et aussi par le fait que les éditions indépendantes en Braille n'existaient pas à l'époque. Juste après sa mise en place, la maison d'édition «Voir par le savoir» a décidé de publier des livres comme tout autre éditeur et éditer, également, les auteurs (voyants ou non) ayant des ouvrages en Braille.
Pourquoi cette option pour l'édition en Braille ?
Les éditeurs en Braille se comptent sur le bout des doigts en Algérie, ce qui prive le non-voyant de bénéficier d'un des moyens de culture qu'est le livre. Au vu de cette situation, l'être humain se voit interpellé par cette couche fragile à qui le livre peut donner un peu de lumière. Par ailleurs, la presque totalité des livres en Braille disponibles dans les écoles spécialisées sont les livres scolaires des années moyennes. Et ce n'est qu'en fin de cette année, que l'élève déficient visuellement pourrait avoir entre les mains les livres scolaires des années secondaires.
Quelles sont les difficultés pour ce genre d'édition ?
Le livre en Braille est réalisé avec un matériel «adapté» et un personnel spécialisé. Il passe par plusieurs étapes, dont le traitement du texte choisi, la transcription en Braille, l'impression par des machines spéciales et assemblage du livre avec précaution par un personnel expérimenté… La difficulté de la réalisation du livre en Braille réside dans le nombre restreint d' imprimeries ou d'ateliers de Braille existant actuellement. Dans le cas où une maison d'édition veut investir dans le Braille, elle doit se doter d'une ou plusieurs machines de transcription et d'impression de Braille. Ensuite, elle est tenue de procéder au recrutement d'un personnel qualifié sans oublier le non-voyant correcteur qui doit être d'un bon niveau d'instruction. Ajoutez à cela, le papier spécial qui est peu ou pas disponible sur le marché national.
Vos livres sont offerts gracieusement. Pourquoi ?
On ne commercialise pas les livres en Braille mais on les distribue en nombre restreint gracieusement aux associations, aux écoles de non-voyants, aux bibliothèques et aux personnes privées de la vue ou à leurs parents. C'est un geste social. Cela permet d'intégrer les non- voyants dans la société, les encourager à la lecture, donc leur faciliter en quelque sorte l'accès à la culture. Comme la majorité des non-voyants n'a pas les moyens d'acquérir des livres en Braille, certains bienfaiteurs nous contactent et contribuent au financement de la reproduction, notamment celle du Coran. Puis, nous nous chargeons de leur distribution gratuite à l'échelle nationale ou à la communauté nationale concernée dans les pays où nous participons aux manifestations culturelles.
Peut -on connaître votre catalogue ?
Nos éditions ont déjà mis à la disposition du public non-voyant un fond documentaire, constitué de 43 ouvrages transcrits en Braille (arabe, tamazight, français et espagnol) touchant la poésie , le dessin, l'histoire, la musique, le conte pour enfants etc. Les livres sont généralement accompagnés d'un CD audio qui permet aux non-voyants ne connaissant pas le Braille de bénéficier d'une lecture sonore avec un fond musical.
Quels sont vos autres projets ?
Mise à part l'édition des livres normaux et en Braille, on veut intégrer le non-voyant aux nouvelles technologies de communication et d'information (outil informatique, plage tactile, logiciels spéciaux, nouvelles applications…). Pour les années qui viennent, nos éditions comptent œuvrer dans cette direction. En outre, en 2016, nos éditions ont testé pendant les évènements tels que la Foire internationale et le SILA, une série de jeux de société conçus spécifiquement pour les non-voyants tels que le jeu de cartes des sept familles et les dominos… Une forte demande a été enregistrée. Les non-voyants ou leurs parents sont intéressés par ces jeux. Cela leur facilite d'élargir leurs horizons de contact, tout en participant à un jeu de société pendant les heures de détente.


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