Les négociations de paix engageant Damas et l'opposition, qui ont eu lieu au Kazakhstan, dimanche et lundi, ont pris fin hier. Les pourparlers continueront à Genève le 8 février. Le gouvernement parle de succès et dit être pour une trève d'une année. «Trouver une solution politique dont le point de départ se trouverait au Kazakhstan et le point d'arrivée à Genève demanderait une initiative beaucoup plus large qu'une trêve provisoire. Damas demande d'abord un délai pour le cessez-le-feu, un délai d'au moins un an. Le gouvernement syrien a la ferme intention de mettre à l'épreuve pendant ce temps-là l'engagement des groupes armés envers le cessez-le-feu et surtout l'engagement de la Turquie envers une solution politique de la crise afin de voir si oui ou non Ankara poursuivra son soutien aux terroristes», a précisé, hier, le chef de la délégation syrienne pour les négociations, Bachar El Djaâfari, ambassadeur de Damas à l'ONU. «En temps que l'un des principaux soutiens aux groupes armés, Ankara a garanti le respect de la trêve par ces derniers et c'est justement pour cette raison que nous avons accepté de participer aux négociations. Une autre exigence de Damas consiste à faire une nette distinction entre Mohammad Allouche et les représentants de 13 autres groupes armés présents à Astana et ceux comme Ahrar El Cham qui n'y sont pas venus. Damas veut qu'une nette séparation soit faite entre les groupes qui ont adhéré à la trêve ou veulent le faire et les groupes qui l'ont boycottée», a-t-il indiqué. El Djaâfari souhaite «créer un axe commun de lutte contre le terrorisme», axe qui comprend «les parties signataires de l'accord de cessation des hostilités et la fermeture des frontières turques pour empêcher le trafic d'armes et la circulation des terroristes à destination de la Syrie». Damas tente de mettre à l'épreuve la sincérité de Tayyip Erdogan de parvenir à la trève engageant le gouvernement et l'opposition. Les rebelles syriens sont mécontents d'un texte annonçant l'instauration d'un cessez-le-feu entre la Russie, l'Iran et la Turquie, a indiqué un représentant des rebelles à Astana, d'après l'agence Reuters. La Russie, la Turquie et l'Iran se sont mis d'accord pour créer un mécanisme trilatéral de surveillance du cessez-le-feu en Syrie, selon l'agence de presse turque Anadolu. Une source turque a plus tard confirmé ces informations à l'agence de presse russe Sputnik. «Le respect du cessez-le-feu en Syrie est l'une des questions clés des négociations. Des représentants de ces trois pays [la Russie, l'Iran et la Turquie] tiendront des réunions de suivi du cessez-le-feu», a-t-elle noté. La Russie, la Turquie et l'Iran, initiateurs des négociations du Kazakhstan, ont obtenu l'instauration d'une trêve engageant Damas et l'opposition. Damas souhaite que la cessation des hostilités qui ne concernent pas les organisations extrémistes, dont Daech et Front El Nosra, dure une année et aboutisse à un dialogue politique dans le but de mettre fin à la guerre. Des attentats sont perpétrés par Daech pour tenter de mettre en échec les négociations de paix. La Russie, la Turquie et l'Iran donnent leur accord L'Iran, la Turquie et la Russie ont rendu public ce mardi 24 janvier 2017 un communiqué commun sur la réunion d'Astana. Les délégations iranienne, russe et turque ont émis un communiqué qui s'inscrit dans le cadre du communiqué commun publié le 20 décembre 2016 à Moscou par leurs ministres des Affaires étrangères ainsi que la résolution 2336 du Conseil de sécurité de l'ONU. Ce communiqué englobe les points suivants : L'Iran, la Russie et la Turquie soutiennent les négociations entre le gouvernement syrien et les groupes d'opposition qui se déroulent des 23 et 24 janvier 2017 à Astana. Ils rendent hommage à l'émissaire de l'ONU pour la Syrie dont la présence à la réunion d'Astana a facilité les négociations. Ils soulignent encore une fois leur engagement envers la souveraineté, l'indépendance, l'unité et l'intégrité territoriale de la Syrie en tant que pays démocratique, multiethnique, multiconfessionnel et non sectaire, éléments qui ont reçu l'approbation du Conseil de sécurité de l'ONU. Téhéran, Moscou et Ankara estiment que la crise syrienne ne sera jamais réglée par une solution militaire et que seul un processus politique, basé sur la mise en application entière de la résolution 2254 du Conseil de sécurité, pourra mettre fin à cette guerre de six ans. Ces trois pays ont également décidé de créer un mécanisme tripartite afin de superviser, garantir le respect du cessez-le-feu, empêcher tout acte provocateur et définir toutes les modalités de sa mise en œuvre. Ils insistent encore une fois sur leurs volontés de mener une lutte conjointe contre Daech et le Front El Nosra (rebaptisé Fatah al-Cham) et faire une distinction entre les groupes d'opposition et les terroristes. Des dépôts d'armes de Daech ciblés Hier, six Tupolev Tu-22M3, ayant décollé de Russie, ont réalisé des frappes contre les cibles terroristes de Daech dans la province syrienne de Deir ez-Zor ; toutes les cibles visées ont été éliminées. Plus tôt dans la journée, le ministère avait annoncé dans un communiqué que le 24 janvier 2017, six bombardiers à long rayon d'action Tu-22M3 ayant décollé d'un aérodrome situé en Russie et, après avoir survolé l'Iran et l'Irak, avaient frappé un atelier de fabrication de munitions et d'explosifs aux alentours de la localité de Salikhiya, des dépôts d'armes et de munitions des terroristes de Daech, ainsi que des sites de stockage d'équipements militaires de Daech dans la province de Deir ez-Zor. Les moyens de contrôle ont confirmé que tous les objectifs avaient été détruits. Des avions Su-30SM et Su-35S, déployés à la base aérienne de Hmeimim, ont escorté les bombardiers. Après leur mission, les avions sont retournés sur leurs aérodromes.