Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté, samedi dernier, à l'unanimité, une résolution appuyant le cessez-le-feu — entrée en vigueur depuis jeudi dernier au soir — devant servir de prélude à des négociations de paix entre le gouvernement syrien et l'opposition. Ce texte de compromis, adopté à l'issue de consultations à huis clos, n'entérine toutefois pas les modalités de l'accord global de la trêve initiée par les Russes et les Turcs. Le Conseil de sécurité s'est contenté de « prendre note » de l'accord. Il « accueille avec satisfaction et soutient les efforts de la Russie et de la Turquie pour mettre fin à la violence en Syrie, dans l'espoir de déboucher sur un processus politique » de sortie de crise. L'instance suprême de l'organisation mondiale rappelle aussi la nécessité d'appliquer « toutes les résolutions pertinentes de l'ONU » sur la Syrie, citant la résolution 2254, votée en décembre 2015. Initiée par les Etats-Unis, celle-ci prévoit la mise en œuvre d'une feuille de route « complète » de règlement du conflit. Après l'adoption du texte, la France a, par la voix de son représentant, dit « espérer » que le cessez-le-feu en Syrie « soit pleinement respecté ». Paris appelle à une reprise rapide « des négociations politiques, sous l'égide de l'ONU ». De son côté, le représentant permanent adjoint de la Chine, Wu Haitao, a exhorté le gouvernement syrien et les groupes de l'opposition à « appliquer efficacement et globalement l'accord de paix négocié par Moscou et Ankara ». Plusieurs pays membres du Conseil ont, par ailleurs, demandé des précisions sur la surveillance du cessez-le-feu, le rôle de l'ONU et l'accès humanitaire. L'accord global en Syrie devrait ouvrir la voie à des négociations de paix prévues fin janvier à Astana, au Kazakhstan, sous l'égide de la Russie et de l'Iran, alliés traditionnels de Damas, et de la Turquie, principal soutien des rebelles. Les groupes terroristes Daech et Fateh Al-Cham sont exclus de l'accord russo-turc. Sur le terrain, le cessez-le-feu est globalement respecté depuis son entrée en vigueur. Seulement, quelques violations ont été constatées. Samedi dernier, deux civils ont été tués, l'un par un tireur embusqué à Douma, près de Damas, et l'autre dans un bombardement près de Wadi Barada, où des affrontements se poursuivent depuis plus d'une semaine entre l'armée syrienne et les terroristes de Fateh Al-Cham. Hier, deux personnes ont été tuées dans un attentat à l'explosif à Tartous, selon l'agence de presse syrienne Sana. L'attaque a visé le bureau du Parti de la résurrection arabe et socialiste (Baath), au pouvoir.