Le Front des forces socialistes (FFS) peaufine sa feuille de route de campagne pour les élections législatives. Dans un discours de clôture à la conférence nationale des élus, Mohand Amokrane Chérifi a appelé les militants à faire de la politique autrement. «Nous devons nous distinguer et marquer notre différence dans nos discours qui doivent être réalistes, porteurs d'espoir et de solutions aux problèmes et contraintes que rencontrent nos concitoyens», a déclaré, hier, le membre de l'instance présidentielle du FFS. Se référant aux recommandations des ateliers de cette conférence tenue au centre touristique ‘'Adim'', dans la wilaya de Boumerdès, Chérifi a défini les axes qui doivent, selon lui, façonner l'action et le discours politique du parti dans ces joutes électorales. Comme s'il s'agissait du besoin de justifier la participation, l'orateur a puisé dans les belles formules pour convaincre. «Vous semblez bien assimiler la nécessité de mettre l'éthique au cœur de la politique ou faire de la politique autrement. C'est ce qui doit faire la différence entre nous et les autres», a lancé Mohand Amokrane Chérifi à l'adresse des militants, avant d'insister sur la nécessité de renforcer les liens du parti avec la société, de tisser et de consolider ses passerelles avec la société civile. Et ce sont ces passerelles qui doivent, à ses yeux, guider le FFS dans sa stratégie de campagne. Cette période qui précède la tenue des législatives, le vieux parti de l'opposition compte l'exploiter pour militer contre la dépolitisation de la société, comme l'ont si bien exprimé les élus lors des travaux d'ateliers de la conférence. L'enjeu est donc de convaincre les Algériens qui, dans leur majorité, ont consommé le divorce avec la politique, car n'ayant plus confiance ni en les partis ni en les institutions, d'aller aux urnes pour «choisir» leurs élus. Une priorité pour le FFS qui semble avoir bien pesé le poids des abstentionnistes. «Nous vous rejoignons entièrement sur ce principe car nous considérons que le seul moyen capable de permettre un changement pacifique et démocratique dans notre pays passe par l'adhésion de la population à l'action politique», a soutenu Chérifi, sans pour autant perdre de vue le projet de reconstruction du consensus national qui, faut-il le dire, peine à trouver son chemin vers la concrétisation. D'ailleurs, c'était le premier argument avancé par le parti au lendemain de son conseil national qui a validé, en décembre 2016, le choix de la participation. «Notre campagne, nous devons la mener sur le terrain politique avec et auprès de nos compatriotes pour faire valoir et promouvoir notre projet de reconstruction d'un consensus national, seule alternative crédible pour instaurer un changement pacifique et démocratique dans notre pays». Par ailleurs et outre «l'uniformisation» du discours politique sur laquelle ils ont insisté, les élus rassemblés à Boumerdès ont relevé le problème de communication qui devient avec force un véritable handicap pour le parti sur le plan à la fois interne et externe. Sur ce, Amokrane Chérif a tenté de rassurer sur «l'attention» qu'accorde la direction nationale à ces sollicitations. Et de préciser qu'«un plan de travail afin d'améliorer tous les segments de notre communication interne et externe» a été mis en place. L'instance présidentielle du FFS, rappelle-t-on, avait nommé il y a quelques jours Hassen Ferli, membre du Conseil national au poste de secrétaire national chargé du pôle communication.