«L'élu est ligoté par les codes de wilaya et de la commune», a déclaré, avant-hier, le premier secrétaire du FFS, M. Bouchaffa Abdelmalek, lors de son discours prononcé devant les participants à la conférence nationale des élus de parti à Zemmouri El Bahri, dans l'est de Boumerdès. Les élus que nous avons apostrophés durant les travaux de cette conférence étaient unanimes sur ce point. Zidi Lounès, 1er adjoint à l'APC de Bordj Ménaïel, a accepté de nous livrer ses préoccupations quant aux entraves rencontrées par les élus locaux durant leur exercice. «Nous rencontrons des difficultés et entraves énormes à exercer la fonction d'élu alors que nous sommes limités dans nos prérogatives par le code communal», a-t-il fait savoir. «Dans notre commune, parmi les plus grandes de la wilaya, plusieurs opérations de développement sont bloquées depuis plusieurs mois en raison des rejets répétitifs du contrôle financier», affirme Zidi Lounès qui préconise une intervention post-opération du CF. Car, selon lui, le contrôleur financier (CF) ne peut pas savoir les besoins de l'APC pour valider ou refuser une opération, et son intervention devra arriver une fois le projet achevé pour évaluer les carences et les manquements des élus. «Une fois les carences relevées sur un tel projet, le CF intervient pour demander des comptes aux élus», a-t-il précisé. Un autre élu de Laaziv pense que le CF constitue une épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête de l'élu qui se trouve souvent dans l'embarras pour répondre aux exigences de citoyen. «On pousse l'élu à répondre aux exigences des citoyens tout en le privant de moyens, notamment financiers et techniques, et au final, on vous demande de rendre des comptes», explique cet élu qui ajoute que sous ce code, l'élu est mis sous la tutelle de l'administration centrale. «Le CF a refusé une opération visant à offrir des cadeaux d'encouragement pour les bacheliers de la localité sans aucun motif», nous affirme-t-il. Certains élus sont allés plus loin pour dénoncer des articles du code communal, notamment l'article 43 utilisé dans la suspension d'élus en cas de poursuites judiciaires. «L'ironie du sort n'est pas la suspension d'un maire, mais le non-rétablissement dans son poste une fois que la justice prouve son innocence», nous dit un élu de l'APC de Boumerdès. Dans cette wilaya, plusieurs suspensions ont été exécutées par les walis précédents en raison de soupçon de malversations et d'atteintes aux deniers publics concernant certains élus, à l'image des maires de Boumerdès et de Souk El Had. Les autorités judiciaires ont conclu à l'innocence de certains élus, notamment Si Larbi Sid Ali, mais celui-ci n'a jamais été rétabli dans ses droits comme stipulé par le même article du code communal. M. Lounès Zidi a avoué que l'exercice de l'élu est devenu des plus difficiles et risque de s'aggraver à l'avenir en raison des restrictions budgétaires et de l'incapacité des APC à créer de la richesse. La quasi-totalité des assemblées communales du pays vivotent grâce aux aides de l'Etat octroyées dans le cadre des plans communaux de développement et des plans sectoriels.