L'exécutif communal de la mairie d'Ighil Ali, à l'extrême sud du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa, a entamé, hier, une grève de trois jours et menace d'une démission collective à l'effet de contester les entraves générées par les lenteurs administratives auprès du contrôleur financier de qui dépend la moindre des opérations d'achat. Selon le président de l'APC de cette localité isolée, et des plus démunies de la wilaya, Djoulaït Djamel, «la dépendance totale du contrôleur financier pour l'approbation de chaque opération est un boulet pour le développement de la commune». «Pour une simple signature, il faut attendre trois mois et plus et qu'on se déplace soi-même vers le CF qui, de surcroît, rejette souvent à tort et à travers nos requêtes et n'accuse pas réception de nos lettres», a-t-il encore dénoncé, en soulignant qu'à cause de cette situation, un salarié de la mairie demeure impayé depuis plus de 17 mois. Selon le maire, le problème touche aussi Aït Rzine, la deuxième commune de la daïra d'Ighil Ali. «Les élus de la commune d'Aït Rzine sont prêts à rejoindre le mouvement, car cette commune est soumise au même diktat du contrôleur financier», nous a-t-il fait savoir. Alors que le nouveau code communal, en vigueur depuis déjà plus d'une année, prétend donner plus de prérogatives aux maires, le conditionnement de chaque opération par l'approbation d'un contrôle financier consolide paradoxalement davantage la centralisation des décisions.