«Le spectre de l'abstention couve dans la société à la veille des élections législatives. Nous devons nous préparer en axant sur le travail de proximité pour convaincre les gens d'aller voter pour la reconstruction de l'Etat de droit», a déclaré, hier, le premier secrétaire national du Front des Forces Socialistes, Bouchafaa Abdelmalek, lors de la tenue de la conférence nationale des élus organisée à Boumerdès. Et d'ajouter : «La participation à ces échéances est considérée comme une première étape pour signer son retour à la vie politique. La mission est très difficile en raison de l'absence de conditions favorables et optimales pour une élection démocratique, notamment la fraude, la gestion unilatérale et dictatoriale. Mais notre mission n'est pas impossible et nous sommes là pour prouver notre attachement aux idéaux du parti pour servir le peuple et sauver l'Etat- nation de l'effondrement», a-t-il expliqué aux élus, militants et cadres du parti venus de plusieurs régions du pays. Le FFS a émis des réserves concernant la désignation d'une commission de surveillance des élections mais cela, selon son premier secrétaire, ne va pas remettre en cause sa participation aux échéances électorales prochaines. «Nous étions les seuls à dénoncer la nouvelle constitution que nous considérons comme une violence commise à l'encontre du peuple algérien», a-t-il affirmé, avant de préciser que le 5e congrès du parti a consacré une plateforme pour la participation citoyenne afin de construire la deuxième République, un Etat de droit respectant les valeurs humaines et les droits de l'homme. Le dossier de confection des listes électorales sera traité lors du conseil national du parti qui se tiendra le 3 février prochain, selon M. Bouchaffa. Ce dernier, en s'adressant aux élus, a dénoncé les codes de wilaya et de commune qui, selon lui, ligotent l'élu et réduisent ses prérogatives. «Ces deux codes ont mis les assemblées élues sous la tutelle de l'administration et réduit les prérogatives des élus. Et c'est pour ces raisons que nous avons, à maintes reprises, appelé à la décentralisation pour une bonne gestion des affaires de la cité», a-t-il dénoncé. Les élus que nous avons rencontrés durant les travaux de cette conférence étaient tous unanimes : le code communal a rétréci le champ d'action des élus. M.Lounès Zidi, premier adjoint à l'APC de Bordj Ménaïel, a considéré le texte comme une entrave à la gestion des affaires de l'APC. Il estime que le contrôle financier, par exemple, doit intervenir après l'achèvement d'une opération et non au début. Et c'est pour cela que plusieurs projets d'utilité publique ne sont pas lancés suite aux différents rejets et lenteurs de la procédure de contrôle financier. Un autre élu de Laaziv a estimé que le CF est fait pour verrouiller le champ d'action des élus en les transformant en simples exécutants de l'administration. «Plusieurs opérations en faveur de citoyens de la commune ont été rejetées par le CF, notamment celles liées à l'acquisition de matériel paramédical à destination des couches défavorisées de la société», nous affirme cet élu. Et un autre élu de commenter : «Nous sommes entre le marteau de l'administration et l'enclume de la pression citoyenne. A tout cela s'ajoute la politique d'austérité qui est comme l'épée de Damoclès sur l'élu». Les travaux de la conférence nationale des élus qui a vu la participation de plus de 300 personnes s'achèveront aujourd'hui. Militants de Ghardaïa: Bouchaffa exige l'arrêt immédiat des poursuites Bouchaffa a dénoncé les intimidations à l'encontre des militants et élus du FFS et réclamé l'arrêt des poursuites judiciaires enclenchées à l'encontre de militants de Ghardaïa. «Nous réclamons l'arrêt immédiat et sans condition de ces poursuites judiciaires qui ne sont que l'une des tentatives du pouvoir de déstabiliser notre parti à la veille de chaque échéance électorale», a-t-il réclamé devant les élus et militants du parti réunis au complexe Adim de Zemmouri El Bahri. La chambre d'accusation près la cour de Ghardaïa a confirmé, la semaine écoulée, la mise sous contrôle judiciaire depuis le 19 décembre 2016 de cinq militants de la fédération FFS accusés de «tentative de renverser le régime, incitation à la violence notamment lors des évènements violents dans la vallée de M'zab, et incitation au port d'arme et à la haine». Par ailleurs, le militant Kamel Eddine Fekhar, emprisonné, entame sa troisième semaine de grève de la faim pour dénoncer son jugement suite aux évènements de Ghardaïa.