Après la directive donnée la semaine passée par le ministre du Commerce par intérim, Abdelmadjid Tebboune, pour l'interdiction de l'importation des agrumes et légumes frais, la Banque d'Algérie est passée à l'acte. Dans une note adressée aux banques commerciales, la Banque centrale a, à son tour, instruit ces dernières pour la «suspension immédiate» des domiciliations bancaires des opérations d'importations des agrumes et légumes frais. «Consécutivement à la décision d'interdiction de l'importation des agrumes et légumes frais prise par le ministère de Commerce, les banques et les établissements financiers sont instruits de procéder à la suspension immédiate de toute domiciliation bancaire, de toute opération d'importation de ces produits», a indiqué la note de la Banque d'Algérie. «Les présidents-directeurs généraux et les directeurs généraux des banques et établissements financiers sont priés de veiller à l'application rigoureuse de cette note», précise la même source. Intervenant lors d'une réunion de coordination, le ministre avait appelé à la prise des mesures nécessaires pour «l'interdiction de l'importation de toute sorte d'agrumes durant la période de récolte, quelle qu'en soit l'origine». Tebboune avait mis l'accent sur la nécessité de réduire la facture des importations vu la disponibilité de produits locaux de même qualité. En fait, en dépit des interdictions d'importation, la production nationale des légumes et fruits de saison est loin de répondre aux attentes des consommateurs, notamment en matière de qualité. Car si les produits importés, qui ne sont pas forcément les meilleurs en termes d'apport nutritif et gustatif, le marketing (calibrage et emballage, etc) est leur point fort. Pour réduire les montants dédiés à l'importation, le gouvernement s'est lancé dans une politique de restriction des produits à importer, à commencer par les véhicules et les matériaux de construction. Après cela, la liste a été étendue pour concerner des produits agricoles et agro-alimentaires ainsi que l'électroménager et l'électronique, en instaurant un régime de licences d'importation. Outre la limitation des transactions en devises, le gouvernement s'est dit vouloir protéger la production locale aussi bien agricole qu'industrielle.