Le directeur général de l'Agence algérienne de promotion des exportations (ALGEX), Mohamed Bennini, explique que l'accord d'association avec l'Union européenne pourrait sérieusement hypothéquer les chances des entreprises algériennes à exporter leurs produits sur le Vieux Continent. Il montre également que le dérèglement du marché de gros découle du courroux entre les producteurs et les distributeurs. Le directeur général de l'Agence algérienne de promotion des exportations (ALGEX), Mohamed Bennini, explique que l'accord d'association avec l'Union européenne pourrait sérieusement hypothéquer les chances des entreprises algériennes à exporter leurs produits sur le Vieux Continent. Il montre également que le dérèglement du marché de gros découle du courroux entre les producteurs et les distributeurs. Quelles sont les entreprises algériennes concernées par l'application de la norme internationale NIMP 15 relative à l'emballage à l'export des produits agricoles et agro-alimentaires ? Mohamed Bennini : Tous les exportateurs algériens écoulant leurs marchandises sur le marché européen sont assujettis à cette norme internationale NIMP 15. En effet, ceux qui ne le savent pas encore doivent s'y conformer désormais, afin d'éviter tout désagrément de retour à l'envoyeur. Par exemple, le bois lisse ne peut pas contenir des bactéries ou de la fumigation. Il s'agit donc de respecter les normes en matière d'utilisation de bois. Le bois qu'on utilise est fabriqué à Rouiba par une entreprise, et les livraisons ont déjà commencé. Nous avons discuté avec les exportateurs agricoles pour la commande de palettes à Rouiba. Il devient donc impérieux de faire usage de ces palettes conformes aux normes internationales en matière d'exportation de produits phytosanitaires, tant les exportateurs ou les importateurs sont tenus de respecter scrupuleusement la réglementation en vigueur. Nos exportateurs de produits agricoles sont faibles et peu nombreux en dépit du potentiel agricole que renferme le pays. Malgré les moyens de transport existants et les engrais pour les tomates, la pomme de terre et l'oignon, les exportations sont en baisse. Nos produits sont-ils compétitifs ? Nos produits ne sont pas du tout compétitifs en dépit de leur bonne qualité. Je me préoccupe de la concurrence des produits européens et de l'impact de l'adhésion de l'Algérie à l'organisation mondiale du commerce (OMC). Le problème qui se pose est de savoir ce que nous allons faire pour les investissements et les exportations de produits algériens pour se défendre contre le flux massif de marchandises et de biens en provenance des pays européens notamment. Concernant l'accord d'association de l'Algérie avec l'Union européenne, il ne sera d'aucune utilité pour le marché algérien qui n'est pas extraverti, à partir du moment où il sera inondé par les produits d'Europe. Car si nous n'exportons pas convenablement nos produits, nous ne pourrons constater aucune évolution. Il ne faut pas oublier que les banques doivent jouer leur rôle pour l'octroi des lignes de crédit pour les producteurs et les exportateurs, sachant que le commerce informel mine l'économie nationale et devient responsable du marasme de notre commerce. Je considère que ce commerce informel y est pour beaucoup dans la déstabilisation de notre système économique. Il devient également impérieux que les entreprises algériennes réalisent opportunément leur mise à niveau pour pouvoir se consacrer à des opérations d'investissement. Car le démantèlement tarifaire s'accentue depuis l'année 2000. L'année 2007 consacre aussi l'achèvement de la phase de démantèlement tarifaire avec l'Union européenne, et d'ici 5 ou 7 années, nous nous retrouverons dans une zone de libre-échange. Ainsi, les entreprises algériennes doivent se préparer à cette échéance. L'Algérie doit se mettre à l'heure de la mondialisation et doit être à la page des échanges commerciaux internationaux en axant ses efforts sur le rapport qualité-prix. En développant la stratégie d'emballage esthétique, nous pouvions renforcer notre présence sur le marché international, notamment dans des pays comme la France, la Grande-Bretagne, l'Italie et l'Allemagne, ainsi que dans d'autres pays du monde. Il s'agit pour nos entreprises de diversifier les sources en étalant leurs produits originaux se caractérisant par leur saveur, leur goût et leur exotisme. Il ne faut pas oublier que nous payons cher les produits biologiques importés. Si nous arrivons à produire des produits biologiques, nous gagnerons plus, sachant que le produit bio est prisé en Europe. Il faut donc investir dans la certification de ces produits. Lorsque nous plaçons des produits de ce genre (bio) à l'étranger, cela devient une excellente réputation pour notre pays. Les investissements directs étrangers (IDE) en Algérie dans le domaine agricole, vont-ils connaître un développement dans un proche avenir ? Les IDE agricoles ne sont pas encore en vogue en Algérie, mais ils ne sont pas utiles, car ils requièrent une technologie trop complexe. Les IDE sont, certes, importants, mais il y a des gains à tirer dans ces investissements dont la rente risque de s'accumuler entre les mains des investisseurs étrangers, au lieu d'enrichir les producteurs algériens. Il faut, au préalable, maîtriser cette technologie trop complexe. Nos producteurs sont appelés à faire des commandes en semences et en moyens adéquats pour réaliser des cultures efficaces. Il y a lieu également de bien connaître les outils technologiques et bénéficier de l'appui du Fonds de soutien à l'exportation. La connaissance parfaite de tous ces atouts et techniques permettra, en fait, le choix approprié de la semence et la réalisation d'études de marché afin de bien stocker et conditionner les agrumes et primeurs. Existe-t-il une synchronisation entre le producteur et le distributeur ? La distorsion et le clivage entre les différents intervenants, (producteurs et distributeurs) créent une anarchie sur le marché. En effet, le stockage de produits agricoles ne peut pas être spéculatif, mais il est régulateur pour les distributeurs. Par exemple, la ménagère a des capacités de régulation en agençant convenablement le conditionnement et la conservation. Aussi, à tous les niveaux de la chaîne de froid et de conservation, il est possible de faire des stockages de blé, pomme de terre, etc. L'Etat est en mesure de développer les activités de stockage qui sont très importantes pour la bonne conservation des denrées alimentaires. En somme, il faut encourager la chaîne de froid, tandis que l'exportation est un facteur de régulation quand il y a une forte production de produits agricoles et agro-alimentaires. En cas de mauvaise conservation et de piètre stockage, on peut perdre le produit destiné à l'exportation. C'est le distributeur qui spécule et le grand perdant sera le producteur-fellah qui a une faible marge de bénéfice. Nous escomptons qu'une meilleure régulation et une excellente mise à niveau des entreprises passent par une meilleure production dont l'amélioration dans le domaine de l'emballage et du conditionnement libère les capacités exportatrices. En fait, il s'agit de conférer une valeur ajoutée à nos produits susceptibles de concurrencer le marché international. La transformation joue également un rôle important dans la mesure où, par exemple, la tomate concentrée, la confiture ou la marmelade et d'autres produits nationaux peuvent être commercialisés sur le marché européen. A quoi est due la baisse de production ? Actuellement, il y a une baisse de la production, mais nous constatons également une faible croissance. Cela devient préoccupant, car il s'agit carrément de la stagnation de l'exportation. En effet, l'exportateur et le producteur algériens ne deviennent plus compétitifs à cause de cette absence de croissance industrielle. En fait, si les Algériens achètent tous les produits d'importation, c'est normal qu'il n'y ait plus de croissance, puisqu'il y a une baisse flagrante de production. Cette situation alimente les activités des importateurs. Si nous consommons massivement des produits et marchandises importés, les Algériens ne pourront pas s'enrichir, par conséquent, on assistera au chômage et à la paupérisation, tandis que les importateurs étrangers accumulent des richesses sur le marché algérien, lequel pourrait se transformer en grand bazar de produits d'importation. Tout compte fait, le consommateur algérien a le droit de choisir le rapport qualité prix. C'est la raison pour laquelle nos entreprises sont astreintes d'investir dans la qualité. L'absence de régulation crée des tensions sur le marché d'où des risques de chute ou de flambée des prix. Le marché de gros de fruits et légumes ne joue pas son rôle convenablement. Avec l'accord d'association avec l'Union européenne, l'Algérie doit ouvrir son marché à tous les produits sans protection douanière, mais en contrepartie, elle devra avoir accès libre au marché européen afin de pouvoir commercialiser les produits locaux, pourvu qu'ils soient compétitifs dans cet espace euro-méditerranéen où les sociétés de consommation sont souvent très exigeantes. Les régions du Grand-Sud, notamment la wilaya d'Adrar, ont des capacités certaines d'exportation de leurs produits agricoles surtout pour les agrumes et les primeurs qui sont d'excellente qualité. Mais les moyens de transport aérien manquent. Que faut-il faire ? Il faut, bien sûr, rentabiliser les produits agricoles de ces régions à vocation agricole. Cependant, il faut impliquer le secteur privé pour promouvoir les exportations. Il faut également une desserte régulière depuis Adrar pour assurer le transport aérien. Les étrangers ont l'intention d'investir gros en Algérie, toutefois, les opérateurs nationaux doivent être accompagnés par le système bancaire qui est un partenaire privilégié des entreprises. Car, l'entreprise a besoin d'un savoir-faire technologique et commercial. Néanmoins, le know how financier et bancaire est difficile. Les perspectives d'amélioration des capitaux et des exportations existent. Mais il faut s'informer de ce qui se passe sur les marchés extérieurs, notamment ce qui a trait aux tarifs douaniers qu'il convient de bien maîtriser. L'exportation de produits agricoles n'est pas seulement l'apanage de l'Etat en attendant que le Fonds de soutien aux exportations soit totalement opérationnel. La participation et la contribution du secteur privé sont recommandées pour réussir la politique des exportations. Quelles sont les entreprises algériennes concernées par l'application de la norme internationale NIMP 15 relative à l'emballage à l'export des produits agricoles et agro-alimentaires ? Mohamed Bennini : Tous les exportateurs algériens écoulant leurs marchandises sur le marché européen sont assujettis à cette norme internationale NIMP 15. En effet, ceux qui ne le savent pas encore doivent s'y conformer désormais, afin d'éviter tout désagrément de retour à l'envoyeur. Par exemple, le bois lisse ne peut pas contenir des bactéries ou de la fumigation. Il s'agit donc de respecter les normes en matière d'utilisation de bois. Le bois qu'on utilise est fabriqué à Rouiba par une entreprise, et les livraisons ont déjà commencé. Nous avons discuté avec les exportateurs agricoles pour la commande de palettes à Rouiba. Il devient donc impérieux de faire usage de ces palettes conformes aux normes internationales en matière d'exportation de produits phytosanitaires, tant les exportateurs ou les importateurs sont tenus de respecter scrupuleusement la réglementation en vigueur. Nos exportateurs de produits agricoles sont faibles et peu nombreux en dépit du potentiel agricole que renferme le pays. Malgré les moyens de transport existants et les engrais pour les tomates, la pomme de terre et l'oignon, les exportations sont en baisse. Nos produits sont-ils compétitifs ? Nos produits ne sont pas du tout compétitifs en dépit de leur bonne qualité. Je me préoccupe de la concurrence des produits européens et de l'impact de l'adhésion de l'Algérie à l'organisation mondiale du commerce (OMC). Le problème qui se pose est de savoir ce que nous allons faire pour les investissements et les exportations de produits algériens pour se défendre contre le flux massif de marchandises et de biens en provenance des pays européens notamment. Concernant l'accord d'association de l'Algérie avec l'Union européenne, il ne sera d'aucune utilité pour le marché algérien qui n'est pas extraverti, à partir du moment où il sera inondé par les produits d'Europe. Car si nous n'exportons pas convenablement nos produits, nous ne pourrons constater aucune évolution. Il ne faut pas oublier que les banques doivent jouer leur rôle pour l'octroi des lignes de crédit pour les producteurs et les exportateurs, sachant que le commerce informel mine l'économie nationale et devient responsable du marasme de notre commerce. Je considère que ce commerce informel y est pour beaucoup dans la déstabilisation de notre système économique. Il devient également impérieux que les entreprises algériennes réalisent opportunément leur mise à niveau pour pouvoir se consacrer à des opérations d'investissement. Car le démantèlement tarifaire s'accentue depuis l'année 2000. L'année 2007 consacre aussi l'achèvement de la phase de démantèlement tarifaire avec l'Union européenne, et d'ici 5 ou 7 années, nous nous retrouverons dans une zone de libre-échange. Ainsi, les entreprises algériennes doivent se préparer à cette échéance. L'Algérie doit se mettre à l'heure de la mondialisation et doit être à la page des échanges commerciaux internationaux en axant ses efforts sur le rapport qualité-prix. En développant la stratégie d'emballage esthétique, nous pouvions renforcer notre présence sur le marché international, notamment dans des pays comme la France, la Grande-Bretagne, l'Italie et l'Allemagne, ainsi que dans d'autres pays du monde. Il s'agit pour nos entreprises de diversifier les sources en étalant leurs produits originaux se caractérisant par leur saveur, leur goût et leur exotisme. Il ne faut pas oublier que nous payons cher les produits biologiques importés. Si nous arrivons à produire des produits biologiques, nous gagnerons plus, sachant que le produit bio est prisé en Europe. Il faut donc investir dans la certification de ces produits. Lorsque nous plaçons des produits de ce genre (bio) à l'étranger, cela devient une excellente réputation pour notre pays. Les investissements directs étrangers (IDE) en Algérie dans le domaine agricole, vont-ils connaître un développement dans un proche avenir ? Les IDE agricoles ne sont pas encore en vogue en Algérie, mais ils ne sont pas utiles, car ils requièrent une technologie trop complexe. Les IDE sont, certes, importants, mais il y a des gains à tirer dans ces investissements dont la rente risque de s'accumuler entre les mains des investisseurs étrangers, au lieu d'enrichir les producteurs algériens. Il faut, au préalable, maîtriser cette technologie trop complexe. Nos producteurs sont appelés à faire des commandes en semences et en moyens adéquats pour réaliser des cultures efficaces. Il y a lieu également de bien connaître les outils technologiques et bénéficier de l'appui du Fonds de soutien à l'exportation. La connaissance parfaite de tous ces atouts et techniques permettra, en fait, le choix approprié de la semence et la réalisation d'études de marché afin de bien stocker et conditionner les agrumes et primeurs. Existe-t-il une synchronisation entre le producteur et le distributeur ? La distorsion et le clivage entre les différents intervenants, (producteurs et distributeurs) créent une anarchie sur le marché. En effet, le stockage de produits agricoles ne peut pas être spéculatif, mais il est régulateur pour les distributeurs. Par exemple, la ménagère a des capacités de régulation en agençant convenablement le conditionnement et la conservation. Aussi, à tous les niveaux de la chaîne de froid et de conservation, il est possible de faire des stockages de blé, pomme de terre, etc. L'Etat est en mesure de développer les activités de stockage qui sont très importantes pour la bonne conservation des denrées alimentaires. En somme, il faut encourager la chaîne de froid, tandis que l'exportation est un facteur de régulation quand il y a une forte production de produits agricoles et agro-alimentaires. En cas de mauvaise conservation et de piètre stockage, on peut perdre le produit destiné à l'exportation. C'est le distributeur qui spécule et le grand perdant sera le producteur-fellah qui a une faible marge de bénéfice. Nous escomptons qu'une meilleure régulation et une excellente mise à niveau des entreprises passent par une meilleure production dont l'amélioration dans le domaine de l'emballage et du conditionnement libère les capacités exportatrices. En fait, il s'agit de conférer une valeur ajoutée à nos produits susceptibles de concurrencer le marché international. La transformation joue également un rôle important dans la mesure où, par exemple, la tomate concentrée, la confiture ou la marmelade et d'autres produits nationaux peuvent être commercialisés sur le marché européen. A quoi est due la baisse de production ? Actuellement, il y a une baisse de la production, mais nous constatons également une faible croissance. Cela devient préoccupant, car il s'agit carrément de la stagnation de l'exportation. En effet, l'exportateur et le producteur algériens ne deviennent plus compétitifs à cause de cette absence de croissance industrielle. En fait, si les Algériens achètent tous les produits d'importation, c'est normal qu'il n'y ait plus de croissance, puisqu'il y a une baisse flagrante de production. Cette situation alimente les activités des importateurs. Si nous consommons massivement des produits et marchandises importés, les Algériens ne pourront pas s'enrichir, par conséquent, on assistera au chômage et à la paupérisation, tandis que les importateurs étrangers accumulent des richesses sur le marché algérien, lequel pourrait se transformer en grand bazar de produits d'importation. Tout compte fait, le consommateur algérien a le droit de choisir le rapport qualité prix. C'est la raison pour laquelle nos entreprises sont astreintes d'investir dans la qualité. L'absence de régulation crée des tensions sur le marché d'où des risques de chute ou de flambée des prix. Le marché de gros de fruits et légumes ne joue pas son rôle convenablement. Avec l'accord d'association avec l'Union européenne, l'Algérie doit ouvrir son marché à tous les produits sans protection douanière, mais en contrepartie, elle devra avoir accès libre au marché européen afin de pouvoir commercialiser les produits locaux, pourvu qu'ils soient compétitifs dans cet espace euro-méditerranéen où les sociétés de consommation sont souvent très exigeantes. Les régions du Grand-Sud, notamment la wilaya d'Adrar, ont des capacités certaines d'exportation de leurs produits agricoles surtout pour les agrumes et les primeurs qui sont d'excellente qualité. Mais les moyens de transport aérien manquent. Que faut-il faire ? Il faut, bien sûr, rentabiliser les produits agricoles de ces régions à vocation agricole. Cependant, il faut impliquer le secteur privé pour promouvoir les exportations. Il faut également une desserte régulière depuis Adrar pour assurer le transport aérien. Les étrangers ont l'intention d'investir gros en Algérie, toutefois, les opérateurs nationaux doivent être accompagnés par le système bancaire qui est un partenaire privilégié des entreprises. Car, l'entreprise a besoin d'un savoir-faire technologique et commercial. Néanmoins, le know how financier et bancaire est difficile. Les perspectives d'amélioration des capitaux et des exportations existent. Mais il faut s'informer de ce qui se passe sur les marchés extérieurs, notamment ce qui a trait aux tarifs douaniers qu'il convient de bien maîtriser. L'exportation de produits agricoles n'est pas seulement l'apanage de l'Etat en attendant que le Fonds de soutien aux exportations soit totalement opérationnel. La participation et la contribution du secteur privé sont recommandées pour réussir la politique des exportations.