L'Union européenne cède à la menace du Maroc et maintient l'accord de libre-échange des produits agricoles et produits de la pêche, faisant fi de l'arrêté de la CJUE sur le Sahara occidental. Dans un communiqué conjoint de l'Union européenne (UE) et du Maroc publié, mardi, insiste sur «l'importance de maintenir les relations commerciales stables» entre les deux parties suite à une rencontre entre la Haute représentante de l'UE, Federica Mogherini et le ministre marocain délégué aux Affaires étrangères, Nasser Bourita. Le même communiqué évoque «des arrangements nécessaires à la poursuite» de ces relations. Des discussions sont prévues entre les deux parties afin de prendre des «mesures appropriées (…) pour sécuriser l'accord de libre-échange des produits agricoles transformés et produits de la pêche entre l'Union européenne et le Maroc en vigueur et préserver les acquis du partenariat dans ce domaine», indique la même source. Les pressions et les menaces du Maroc ont poussé les autorités de l'Union européenne à se montrer conciliantes. Juste après son adhésion à l'organisation panafricaine, le Maroc a tout de suite mis la pression sur ses partenaires européens et à coups de menaces, ils ont fini par céder. Le ministère de l'Agriculture marocain avait déclaré, il y a trois jours, que l'UE devrait s'opposer aux mesures visant à freiner l'entrée des produits venant des territoires occupés sur le marché européen. Le Maroc a menacé l'Europe de provoquer un afflux de migrants vers l'UE et de chercher de nouveaux partenaires. Ce qui a fait fléchir cette instance. La Cour de justice de l'UE (CJUE) a décidé en décembre 2016, d'annuler l'accord entre Rabat et Bruxelles sur le commerce des produits de l'agriculture et de la pêche qui ne s'appliquait pas à la région du Sahara occidental. L'UE sait pertinemment que l'arrêt de la Cour européenne est contraignant juridiquement et qu'il s'impose aux institutions européennes et aux Etats-membres. L'UE va par cette décision perdre sa crédibilité. Le Parlement et le Conseil de l'Europe et la Commission européenne doivent faire respecter ce socle de l'UE. Le Maroc, juste après son adhésion à l'union africaine, après plus de trente années d'absence, change de ton. Alors qu'il vient d'être réintégré, le ministre délégué aux affaires étrangères marocain, a déclaré qu'il ne reconnaîtra jamais la République arabe sahraouie démocratique. Le Maroc défie, donc, l'UA, puisque selon sa diplomatie, il «continuera de se mobiliser pour délégitimer la RASD». Les tentatives vaines du Maroc d'entraver la stabilité de l'UA, et d'expulser la République sahraouie ou geler sa qualité de membre, pour le représentant du Front Polisario «est un objectif irréalisable car les pays qui ont accepté la qualité de membre du Maroc ont réitéré que cela ne saurait se faire au détriment de la République sahraouie». Si pour le Maroc, son retour à l'UA était une tactique afin d'amender ou de réviser les principes de la Charte constitutive de l'Union, cela relèverait de la «fiction», compte tenu des objectifs ayant sous-tendu sa création.