L'indépendance de la Hiise suppose qu'elle n'ait aucune relation avec une quelconque partie concernée par les élections. «Ce n'est pas le cas», estime Ali Fawzi Rebaïne. Le président du parti AHD 54 s'en est violemment pris, hier, lors d'une conférence de presse à la Haute instance indépendante de surveillance des élections (Hiise), que dirige Abdelwahab Derbal. En effet, «le fait que ces membres soient désignés par le chef de l'Etat qui est également président du FLN, pose problème», dénonce Fawzi Rebaïne pour qui «l'indépendance signifie l'autonomie vis-à-vis de toute partie concernée par le vote». «Or, ce n'est pas le cas», fera remarquer le conférencier qui se doute, donc, de la transparence de la Hiise. Plus encore, pour les 410 membres, le président de AHD 54 ne croit pas un instant qu'ils soient choisis parmi les compétences de la société civile dont le Cnes. «Les membres ont été nommés par téléphone», accuse-t-il sans ambages. Ce n'est pas tout, puisque même sur le plan financier, Fawzi Rebaïne dénonce qu'à l'heure de la crise économique «l'on accorde 36 millions de centimes comme salaire à chacun des membres de l'instance», regrettant au passage que dans le passé, on disait de «la commission Seddiki» qu'elle gaspillait trop d'argent. Aussi, Ali Fawzi Rebaïne s'indigne sur «l'incapacité» de l'instance de Derbal à assurer l'assainissement du fichier électoral ou encore à mettre fin au vote des corps constitués «où la fraude est massive en faveur du parti du pouvoir, le FLN». Enfin et «plus grave, estime le conférencier, c'est la loi électorale à effet rétroactif» qui impose un minimum de représentativité à des partis qui n'étaient pas encore nés en 2012. Toutes ces conditions, «visent en fin de compte à reproduire la même composante de l'actuelle APN», s'indigne-t-il. Mais, ce n'est pour autant que le parti AHD 54 reste en marge de la compétition. Bien au contraire, «le combat ne nous fait pas peur», assure son président qui dit être «un infatigable militant». D'ailleurs, il compte présenter des listes «dans 25 à 28 wilayas» du pays. Et pour ce, il faut bien rassembler les signatures requises. Ce qui n'est pas facile, reconnaît Fawzi Rebaïne. «Cette opération de collecte de signatures est plus difficile que celle des présidentielles», déclare-t-il, contestant les conditions imposées par la nouvelle loi électorale, dont «l'empreinte digitale, la carte d'électeur obligatoire et le CD». Mais, pourquoi malgré les doutes de transparence et ce qu'il qualifie d'entrave, AHD 54 participe aux législatives du 4 mai prochain ? À cette question, son président répond : «Nous n'avons pas d'autre pays où militer.» Ayant tenu son cinquième congrès les 10 et 11 février à Zéralda, AHD 54 a reconduit Ali Fawzi Rebaïne au poste de président pour un autre mandat.