La facture des importations des bananes et des pommes a atteint durant les 11 premiers mois de l'année 2016, les 193 millions de dollars. Face à la hausse de cette facture, le gouvernement a décidé d'interdire l'importation de ces deux principaux fruits pourtant très prisés en Algérie. Considéré désormais comme un produit luxueux et indisponible, le prix des bananes a dépassé aujourd'hui les 800 DA le kilo. Ce qui a irrité plus d'un et déçoit les familles algériennes et les étrangers vivant en Algérie qui n'arrivent pas à comprendre la décision de l'interdiction d'un fruit dont le prix à l'international est très abordable. Selon les chiffres de l'ONS, cités hier par l'APS, il a été importé pour près de 142 millions usd de bananes durant les 11 premiers mois 2016 (contre 162 millions usd sur la même période de 2015), et pour 51,1 millions usd de pommes (contre 92,6 millions usd). En ce qui concerne les fruits frais, les pommes ont été importées à 823 usd/t (+18%) et les bananes à 708 usd/t (-3,8%). La facture a été de 34,1 millions usd pour les amandes (contre 36,3 millions usd), de 17,8 millions usd de raisins secs (contre 23,8 millions usd) et de 5,3 millions usd d'abricots secs (contre 6,1 millions usd), alors que les importations des pruneaux secs ont stagné à 10,57 millions usd. La facture de l'ail importé est passée à 21 millions usd (contre 12,81 millions usd). Pour les spécialistes les plus avertis, la facture alimentaire ne pèse pas vraiment sur la facture globale des importations. Mais, ce sont les dépenses faramineuses sur les équipements industriels, les pièces de rechanges, l'habillement et les matériaux de construction, ainsi que d'autres produits inutiles qui devraient être interdits à l'importation. Priver les citoyens de produits alimentaires les plus vitaux n'est pas la solution idoine afin de préserver les réserves financières en forte diminution, précise-t-on encore. L'Etat est appelé donc à mieux contrôler la facture des équipements et autres produits non alimentaires pour constater des dépassements, signale-t-on, sachant que le gaspillage au niveau des grandes entreprises publiques a atteint des niveaux alarmants. On peut citer à ce propos la Sntf, dont le matériel n'est pas suffisamment préservé, la Sonatrach et Sonelgaz qui sont également des grandes consommatrices de biens d'équipements importés à des sommes astronomiques. La multiplication des accidents de routes et différents incidents industriels qui surviennent régulièrement en Algérie grèvent le budget de l'Etat et exigent des autorités de durcir les conditions d'importations et de dilapidation des deniers publics. Les importations alimentaires ne sont pas en réalité la source de la diminution des avoirs en devises, comme le font croire certaines analyses et données. Annuellement, l'Algérie débourse en moyenne 10 milliards de dollars pour l'alimentation, mais plus de 30 milliards de dollars pour les équipements et biens de consommation non alimentaires.