La hausse attendue de la demande pétrolière mondiale va donner un coup de main à l'Opep pour stabiliser le marché, ont indiqué des analystes aux Etats-Unis, prédisant la fin du pétrole bon marché. La demande mondiale de brut devrait enregistrer en 2017 des taux de croissance supérieurs à la moyenne dans un contexte d'expansion économique en Chine et en Inde, qui va aider à maintenir les prix au-dessus des 50 dollars le baril cette année, ont relevé des consultants chez Energy Aspects Ltd, interrogés par l'agence Bloomberg. Selon les mêmes analystes, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole a le mérite de redresser les prix en procédant à des coupes dans la production mais le facteur de la hausse de la consommation mondiale devrait davantage aider l'Opep à stabiliser le marché. «La demande mondiale devrait surprendre en 2017», ont-ils prévu. «En mettant l'accent sur les coupes dans la production de l'Opep et sur la réponse du schiste américain, peu (d'analystes) ont prêté attention à la croissance exponentielle de la demande», a déclaré Amrita Sen, analyste en chef du secteur pétrolier à Energy Aspects. «En fait, la demande est en plein essor», a-t-elle constaté. La demande de carburants, qui a poussé les prix de pétrole vers le bas les deux dernières années, s'est redressée à des niveaux jamais atteints depuis cinq ans, relève les analystes, citant en cela le dernier rapport de l'Agence internationale de l'Energie (AIE) D'ailleurs, l'AIE qui conseille la plupart des grandes économies sur les politiques énergétiques, a prédit que les facteurs stimulants qui ont soutenu le pétrole bon marché n'ont actuellement plus d'effet sur les cours. L'AIE a revu à la hausse son estimation de croissance de la demande mondiale d'un tiers par rapport aux prévisions précédentes à 1,7 million de barils/jour en 2016 et à 1,4 million de barils/jour en 2017 comparés à la moyenne de 1 million enregistré durant les dix dernières années. En attendant, la reprise réelle de la consommation, le marché observe une «véritable accélération dans la fabrication» en Asie, où «la classe moyenne urbaine consomme voracement» l'énergie. Mais l'effet de ces tendances économiques sur les cours n'est pas aussi clair que la baisse de production décidée par l'Opep. Le marché pétrolier reste pour l'instant focalisé sur les actions de l'Opep et des ses partenaires, a déclaré Spencer Welch, directeur des marchés pétroliers et de l'aval chez IHS Markit. «La demande est une partie importante de l'équation», mais il semble «qu'elle a été négligée» par le marché et les analystes, a-t-il estimé.