L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), confrontée à une conjoncture pétrolière difficile, n'arrive pas à mettre de l'équilibre dans le marché pétrolier. Elle fait face à des fluctuations erratiques des cours du brut, alors que la croissance de l'économie mondiale se fait attendre et que la demande en énergie à l'échelle mondiale se reprend timidement. L'organisation pétrolière a prévu une légère hausse de la demande mondiale de pétrole brut pour 2012 et 2013. Dans son dernier rapport mensuel sur le marché du pétrole, établi, il y a quelques jours, elle a prédit que la demande mondiale de pétrole devrait atteindre une moyenne quotidienne de 88,72 millions de barils par jour (mbj) en 2012 et jusqu'à 89,52 mbj en 2013. Cela signifie une hausse de 40 000 et 20 000 barils par jour par rapport à ses prévisions précédentes de juillet.Est-ce à dire qu'il a y réelle reprise de l'économie mondiale ? Que les choses commencent à se stabiliser sur les marchés ? L'Opep estime, dans son rapport, que les perspectives de croissance restent «positives» malgré les difficultés auxquelles fait face l'économie mondiale. Les difficultés évoquées par l'organisation sont en fait circonscrites, mais dans des régions très importantes, du point de vue économique. Tandis que l'économie américaine amorce un redressement timide, l'Europe travaille encore à trouver des solutions à la crise de la dette, une problématique qui n'est pas sans conséquence sur le reste du monde.En outre, les marchés émergents devraient maintenir une certaine croissance, selon l'Opep. Cependant, cette reprise de l'activité économique est tellement fragmentaire qu'elle ne pourrait pas tirer vers le haut, pour longtemps, la demande pétrolière mondiale. Et ce n'est pas tout : une série de facteurs pourraient avoir des impacts sur la demande mondiale de pétrole dans la prochaine période et les marchés mondiaux de pétrole brut pourraient faire face à beaucoup d'incertitudes, a averti d'ailleurs l'Opep. Par ailleurs, et malgré la légère augmentation de la demande mondiale de pétrole, la demande du marché mondial de pétrole à l'Opep devrait, quant à elle, baisser en raison de la hausse continue de l'offre en provenance des pays non membres de l'Opep. Les hors Opep, produisent, surproduisent et exportent à volonté, tirant profit des mesures d'équilibre prises par l'Opep. En résumé, le monde aura besoin d'une production moyenne du brut de 29,87 mbj des 12 pays membres de l'Opep en 2012 et de 29,51 mbj en 2013, soit une baisse de 80 000 et de 90 000 barils par jour par rapport aux niveaux rapportés en juillet. Des volumes suffisants, pour faire tourner de grosses machines industrielles ? L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a donc maintenu ses prévisions de croissance mondiale de la demande de pétrole, mais a prévenu qu'un ralentissement n'était pas à exclure en raison des incertitudes et des remous qui menacent l'économie mondiale. Selon l'organisation pétrolière, la demande mondiale de pétrole devrait augmenter de 810 000 barils par jour l'année prochaine. Le potentiel de risque baissier a une probabilité supérieure, au sein des prévisions, que celui d'une accélération, est-il écrit dans le rapport mensuel de l'Opep, cité plus haut. En conséquence, ce tableau sombre pourrait réduire les prévisions sur la hausse de la demande mondiale de pétrole de 20% l'an prochain. Y. S.