La récente réintégration du Maroc à l'Union africaine a été faite sous la contrainte, a estimé le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek. Ce dernier a soutenu que «le Maroc a été contraint d'accepter ce qu'il avait précédemment rejeté, pour adhérer à l'Union africaine (UA)». Jeudi, le ministre sahraoui a appelé une nouvelle fois le Royaume chérifien à respecter ses engagements et se conformer à la légalité internationale pour permettre la décolonisation de la dernière colonie en Afrique. Intervenant lors du forum du journal (sahraouie) Sahara Libre, M. Ould Salek a expliqué que «toutes les tentatives du Maroc, d'exclure la République sahraouie, ont été vouées à l'échec en raison de la solidité de la position de l'Union africaine en faveur du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance et la résistance du peuple sahraoui pour faire aboutir ses droits légitimes». Cité par l'Agence sahraouie (SPS), il rappellera, en outre, que «le Maroc, en signant l'acte constitutif de l'Union africaine, a officiellement reconnu ses frontières internationalement reconnues». Le ministre des Affaires étrangères Sahraoui a souligné que le Maroc est tenu à respecter ses engagements et se conformer à la légalité internationale pour permettre la décolonisation de la dernière colonie en Afrique. Le conseil de sécurité se réunit le 22 février Ces déclarations interviennent à la veille d'une importante réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, ce 22 février. La situation au Sahara occidental, dont le processus de paix est à l'arrêt depuis 2012, sera au menu des discussions, apprend-on auprès du représentant du Front Polisario aux Nations Unies, Ahmed Boukhari, cité par l'APS. La réunion, prévue à huis clos, a été programmée à la demande de l'Uruguay, membre non permanent du Conseil de sécurité, a-t-il fait savoir. L'organe onusien a convié à ce titre le département des opérations de maintien de la paix pour faire le point sur la situation au Sahara occidental occupé, une réunion qui intervient dans un contexte de blocage par le Maroc de toute initiative visant une solution pacifique du conflit. Le représentant du Front Polisario a lancé un appel au Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guteress, pour «s'engager le plutôt possible dans le règlement de ce conflit afin de garantir le respect des résolutions de l'ONU et de sa mission pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso)». Boukhari a mis en garde contre «la stratégie (vous êtes avec moi ou contre moi) menée par le Maroc pour intimider le secrétaire général de l'ONU». Mardi, le représentant du Front Polisario a déclaré à l'association des correspondants de presse de l'ONU que «le processus de paix a été minée, et la Minurso a été l'une des victimes» de ce blocage. Il a ajouté que l'envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU était toujours entravé dans sa liberté de mouvement, empêché par le Maroc de reprendre la médiation entre les deux parties du conflit. «J'espère que si le Maroc est prêt et qu'il ne s'adonne pas à un jeu à travers un agenda caché avec son adhésion à l'Union Africaine (UA), cela peut contribuer à revigorer le processus de paix au niveau des Nations Unies», a-t-il dit.