Le nouveau projet de loi sur la santé continue d'inquiéter les professionnels du secteur. Le président de l'ordre des médecins, le Dr Mohamed Bekkat Berkani, signale des insuffisances dans ce texte et appelle à la révision de certains articles avant son adoption par le parlement. Lors de l'installation du nouveau conseil en présence de cadres des ministères de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière et du Travail, de l'emploi et de la sécurité sociale, le Dr Bekkat Berkani a affirmé que le projet de loi sur la santé «n'accorde pas tout l'intérêt à tous les aspects», notamment celui lié à la prévention qu'il qualifie d'«extrêmement importante pour la prise en charge des maladies chroniques». Réélu, jeudi, à la tête de cette instance, le président du Conseil national de l'ordre des médecins a estimé nécessaire d'«accorder davantage d'intérêt au titre de ce projet à la prévention et à la vigilance sanitaire en vue d'une bonne prise en charge épidémiologique, actuelle ou future soit-elle», appelant à la création d'une instance à qui sera confiée cette mission. Il s'est dit cependant préoccupé quant aux modalités d'application de cette nouvelle loi à la lumière des mutations que connaissent le secteur et la société, rappelant que «plusieurs lois sont promulguées dans divers domaines mais leur application reste difficile». Concernant l'Agence nationale des médicaments installée la semaine dernière, il a appelé à faire de cette instance «le porte-parole unique en matière de fabrication, de commercialisation et de contrôle de la qualité du médicament». D'autre part, le Dr Bekkat Berkani a insisté sur la disposition du Conseil de déontologie médicale à collaborer avec l'ensemble des institutions nationales, saluant le partenariat établi entre celui-ci et les Caisses nationales de sécurité sociale. Il a mis l'accent également sur l'importance de définir les responsabilités entre les médecins prescripteurs et les caisses, tout en procédant à la conjugaison des efforts afin d'assurer une couverture sanitaire au citoyen d'une part, et de préserver les équilibres financiers des caisses d'autre part. Il a estimé à ce propos important de rechercher les moyens à même de garantir «une prescription de médicaments de qualité à moindre coût pour garantir la pérennité des caisses de sécurité sociale». Il a exprimé par ailleurs sa satisfaction à l'égard de la fermeture des herboristeries, qualifiant l'exercice de certains médecins dans ces magasins d'«illégale et ne s'inscrivant nullement dans le cadre de la formation». Enfin, le Dr Bekkat Berkani a précisé que 40 articles liés au code de procédure pénale sont contenus dans la loi sur la santé alors qu'ils n'avaient aucun rapport avec ce dernier. Il s'agit là d'articles «coercitifs» qui ne servent pas la loi, a-t-il ajouté, avant de souhaiter son enrichissement à l'Assemblée populaire nationale (APN).