«L'aspect de la prévention est d'une importance extrême pour la prise en charge des maladies chroniques» le projet de loi sur la santé sera débattu par le prochain Parlement dont les élections sont prévues pour le 4 mai prochain. Après certains chefs de partis politiques et parlementaires qui ont appelé au report de l'adoption du projet de loi sur la santé en raison de son imperfection à présent c'est le Conseil national de l'ordre des médecins dirigé par le Dr Mohamed Bekkat Berkani, qui a appelé jeudi dernier à Alger, à la révision de certains articles du projet de loi sur la santé avant son adoption par le Parlement. Ainsi, et en profitant de l'occasion de l'installation du nouveau conseil en présence de cadres des ministères de la Santé et du Travail, le Pr Bekkat Berkani a affirmé que le projet de loi sur la santé «n'accorde pas tout l'intérêt à tous les aspects, notamment celui lié à la prévention. «L'aspect de la prévention est d'une importance extrême pour la prise en charge des maladies chroniques», a-t-il dit. Avant d'estimer nécessaire «d' accorder davantage d'intérêt au titre de ce projet, à la prévention et à la vigilance sanitaire en vue d'une bonne prise en charge épidémiologique, actuelle ou future soit-elle». La meilleure façon pour prendre en charge convenablement cet aspect, juge le professeur Bekkat Berkani, est «la création d'une instance à qui sera confiée cette mission». L'autre imperfection qui caractérise le présent projet de loi sur la santé, de l'avis du professeur réélu à la tête du Conseil national de l'ordre des médecins «concerne les modalités d'application de cette nouvelle loi, à la lumière des mutations que connaissent le secteur et la société». Le problème des modalités d'application, selon lui, se pose sérieusement en Algérie. «Il y a plusieurs lois qui ont été promulguées dans divers domaines mais leur application a toujours posé problème», a-t-il fait remarquer. Pour ce qui est de l'Agence nationale des médicaments installée la semaine dernière, le président du Conseil national de l'ordre des médecins a appelé à en faire «le porte-parole unique en matière de fabrication, de commercialisation et de contrôle de la qualité du médicament». D'autre part, le Pr Bekkat Berkani a insisté sur la disposition du Conseil de déontologie médicale à collaborer avec l'ensemble des institutions nationales, saluant le partenariat établi entre celui-ci et les caisses nationales de sécurité sociale, cela avant qu'il ne mette l'accent sur l'importance de définir les responsabilités entre les médecins prescripteurs et les caisses tout en procédant à la conjugaison des efforts afin d'assurer une couverture sanitaire au citoyen d'une part et de préserver les équilibres financiers des caisses, d'autre part. Pour le Pr Bekkat «il est important de rechercher les moyens à même de garantir une prescription de médicaments de qualité à moindre coût pour garantir la pérennité des caisses de sécurité sociale». S'exprimant en outre sur la décision du ministère de tutelle de fermer les herboristeries, le président du Conseil national de l'ordre des médecins, a exprimé son entière satisfaction, qualifiant l'exercice de certains médecins dans ces boutiques d' «illégal et ne s'inscrit nullement dans le cadre de la formation». Enfin, le Pr. Bekkat Berkani a précisé que 40 articles liés au Code de procédure pénale sont contenus dans la loi sur la santé alors qu'ils n'avaient aucun rapport avec ce dernier. Il s'agit là d'articles «coercitifs qui ne servent pas la loi, a-t-il ajouté, avant de souhaiter son enrichissement à l'Assemblée populaire nationale. Il est à rappeler enfin que le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf lui-même, s'est dit qu'il n'est pas pressé de faire adopter le projet de loi sur la santé. «Débattre davantage ce futur projet de loi sur la santé, ne serait que bénéfique pour le projet et le système de santé en Algérie. Un projet de loi n'est pas le Coran», a-t-il signifié récemment. Ceci dit, le projet de loi sur la santé sera débattu par le prochain Parlement dont les élections sont prévues le 4 mai prochain.