Le marché de la pièce de rechange automobile échappe totalement au contrôle de l'Etat. Le président de l'Association des concessionnaires automobiles algériens, Mourad Oulmi a communiqué, hier, des chiffres effarant à ce sujet. Les importations de la pièce de rechange ont atteint 1,2 milliard de dollars en 2016. La part des concessionnaires qui s'approvisionnent directement chez les constructeurs, elle, ne dépasse pas les 200 millions de dollars. Ce qui a amené l'intervenant à se demander d'où proviennent les autres pièces de rechange qui représentent 1 milliard de dollars. Selon lui, ces pièces sont forcément contrefaites et importées des pars asiatiques, notamment de la Chine, des Emirats arabes unis (qui ne disposent pas d'usine en la matière) ou encore des paradis fiscaux, comme Andorre. M. Oulmi conclut que forcément c'est 1 milliard de dollars de pièces de rechange qui échappe à tout contrôle de qualité, sans compter la surfacturation et la fraude fiscale. Le marché des voitures d'occasion a été également abordé par le président de l'Association des concessionnaires automobiles. Lequel a précisé que le marché en question représente une niche fiscale inestimable. Un marché qui n'est pas non plus contrôlé par les pouvoirs publics puisque le Trésor public ne perçoit aucun centime sur les ventes. «700 000 véhicules d'occasion sont vendus annuellement. A raison d'un million de dinars l'unité, ce ne sont pas moins de 7 milliards de dollars sur lesquels l'Etat n'a aucun droit de regard», a précisé Mourad Oulmi sur les ondes de la radio nationale. Néanmoins, le patron de Volkswagen Algérie, dont le premier véhicule sortira de l'usine d'assemblage au milieu du mois de juin, reste optimiste. Car l'Etat a décidé, selon lui, de s'intéresser et à la pièce de rechange et aux voitures d'occasion. Ainsi, l'invité de la chaîne III estime qu'après le cahier de charges imposé aux importateurs de véhicules neufs, il est impératif, aujourd'hui, d'en instaurer pour la pièce de rechange. Il a suggéré d'exiger des importateurs, «qui ont gagné beaucoup d'argent depuis le temps, qu'ils investissent dans la production de la pièce, mais aussi de s'approvisionner exclusivement chez le constructeur». M. Oulmi a défendu les fabricants locaux qui produisent de la pièce de bonne qualité, à l'image de la batterie. «Ils sont concurrencés par l'importation, il faut par conséquent les protéger», a-t-il précisé. Idem pour les voitures d'occasion qui peuvent être reprises par les concessionnaires. Mais pas seulement. Pour lui, c'est une activité qui non seulement fera rentrer de l'argent dans les caisses de l'Etat à travers la fiscalité, mais elle peut créer plus de 20 000 emplois directs et indirects.