Fidèle à sa démarche, la secrétaire générale du parti des travailleurs, Louisa Hanoune, n'a pas raté l'occasion samedi matin à Tlemcen où elle a animé un grand meeting de campagne à la salle OPOW, au cours duquel elle s'est attaquée de front à l'actuelle politique d'austérité du gouvernement qu'elle considère «comme inappropriée et non impérative». Devant une assistance assez nombreuse, elle a fustigé les décisions prises par l'actuel gouvernement qui «n'ont fait qu'appauvrir une large frange de la population et ont fait disparaître la couche moyenne», dira-t-elle, avant de s'en prendre à la loi de finances 2017 qu'elle qualifie d'«injustice imposée au peuple et d'une autre preuve d'incompétence de nos gouvernements et de leur mauvaise gestion». Cette situation, selon elle, n'a fait que creuser le fossé entre le pouvoir et le peuple qui a totalement perdu confiance, comme elle a généré une classe d'oligarques qui s'enrichit chaque jour davantage par les passe-droits, le favoritisme et la corruption. Elle a tiré à boulets rouges sur certains hommes d'affaires qu'elle accuse «de responsables du pourrissement de la situation économique actuelle et de vouloir affamer le peuple». Louisa Hanoune a enflammé la salle après avoir exigé «la restitution par la mafia-politico-financière de l'argent pillé» et évoqué la lutte contre la corruption et la fuite fiscale qui représentent «des centaines de milliards de dinars qu'on devait récupérer et utiliser au financement des projets des jeunes». Elle s'est attaquée aussi au blocage du recrutement au sein de la fonction publique ayant pénalisé des milliers de jeunes diplômés, et a condamné fermement cette mesure. C'est un véritable réquisitoire qu'elle a prononcé à l'encontre de l'actuelle politique du gouvernement qui, selon elle, «est la cause de la régression et de la décadence du pays et a favorisé la prédation et la corruption», tout en refusant d'admettre que la crise «soit liée uniquement à la chute du prix du baril de pétrole». «La crise financière que traverse le pays est due aussi à la prédation de l'argent public par les oligarques et la maffia», a-t-elle souligné après avoir fait une rétrospective du programme de son parti «basé sur la justice sociale et la souveraineté économique et politique». La secrétaire générale du PT s'est attaquée par ailleurs à la loi sur la retraite, l'actuel système judiciaire et les libertés fondamentales pour dire «que les libertés sont en nette régression et la justice paralysée». Enfin, elle a dénoncé l'accord avec l'UE qui, selon elle, a fait perdre au pays plus de 700 milliards de dinars. Elle clôturera son meeting par un appel à une forte participation aux élections.